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# 10 Danielle Yuku-Dogbe: décoloniser la sexualité

Je reçois Danielle Yuku-Dogbe, une femme et mère de 3 filles. Elle est sexotherapeute, therapeute de couple et familiale, et doula en banlieue parisienne. Elle accompagne des personnes, des couples et des familles de toutes cultures . D’origine malgache, malienne et française, elle a vécu en quartier populaire, et est au carrefour de multiples cultures.

En consultation, Elle reçoit des personnes issues de toutes cultures dont des femmes étant afro-descendantes. Il lui arrive aussi d’accompagner des femmes qui ont subi une excision par le passé. Je la reçois aujourd’hui sur le podcast pour qu’elle puisse utiliser sa voix pour décoloniser la sexualité.

 Notre discussion :

  • Décoloniser la sexualité : qu’est-ce que ça veut dire ? 
  • Obstacles à la transmission orale de l’éducation sexuelle
  • L’éducation sexuelle sous le prisme occidental
  • Les représentations des organes génitaux
  • Définition du vaginisme
  • L’impact de l’excision sur le corps et la sexualité
  • Se connecter à son pouvoir de guérison
  • Légitimer les cercles en non-mixité

 

Les phrases clés de cet épisode : 

“On ne demande pas n’importe quoi à une reine”

“Le sexe excisé est une zone de guerre, une zone de souffrance même si il y a réparation d’un point de vue anatomique”

 

Pour retrouver mon invité.e :

Ressources pour aller plus loin :

Mon compte instagram : @camilleparlesexe 

Mon site internet : www.camillebataillon.com

Mon email : hello@camillebataillon.com

Transcription :

00:00:00
Vous écoutez Camille Parle Sex, votre podcast bien être sexuel inspirant.

00:00:10
Je suis Camille Bataillon, sexologue clinicienne.

00:00:13
Dans ce podcast, vous l’aurez compris, je parle de sexe, de la sexualité au sens large.

00:00:18
Ce podcast, c’est un peu comme dans ma vie.

00:00:21
Je fais les choses au plus simple, sans prise de tête et selon mes propres règles.

00:00:25
Je vous parle en suivant mon humeur du moment, ma motivation, mais surtout mon instinct.

00:00:29
Pour vous donner votre dose d’inspiration.

00:00:31
Avec mes invités ou en solo, je souhaite vous donner la crème de la crème en sexologiepour réfléchir ensemble à la sexualité et vous offrir le meilleur de l’éducation sexuelle.

00:00:42
J’espère ainsi vous inspirer dans votre intimité, que ce soit seul, à deux ou à plusieurs,et faire vibrer votre sexualité.

00:00:49
Alors, bienvenue!

00:00:53
Aujourd’hui, j’ai l’honneur de recevoir Daniel Yukudokudé, une femme et une mère de trois filles.

00:00:58
Elle est sexothérapeute, thérapeute de couplets familial et doula en banlieue parisienne.

00:01:04
Elle accompagne des personnes, des couples et des familles de toutes cultures.

00:01:08
D’origine malgache, malienne et française, elle a vécu en quartier populaire et au carrefour de multiples cultures.

00:01:14
En consultation, elle reçoit des personnes issues de toutes cultures, dont des femmes étant afrodescendantes.

00:01:20
Il lui arrive aussi d’accompagner des femmes qui ont subi une excision par le passé.

00:01:24
Je la reçois aujourd’hui sur le podcast pour qu’elle puisse utiliser sa voixpour décoloniser la sexualité et la périnatalité.

00:01:31
Daniel, bienvenue!

00:01:33
Merci! Bonjour Peri!

00:01:35
Bonjour!

00:01:35
Alors, quand j’ai découvert ton profil, je me suis dit « waouh! »Cette femme, elle a des choses à dire et elle a surtout beaucoup de biens à transmettre.

00:01:43
Et tu m’as dit, quand je te demandais quelle thématique tu souhaitais aborder,tu m’as dit que tu souhaitais parler du fait de décoloniser la sexualité et la périnatalité.

00:01:52
Alors ma première question est, qu’est-ce que ça veut dire décoloniser la sexualité?

00:01:59
Alors, c’est une question très intéressante et on va dire qu’on rentre direct dans le vif du sujet.

00:02:05
On y va!

00:02:06
Décoloniser la sexualité et la périnatalité, à mon sens, c’est prendre un peu de hauteur,de hauteur concernant le prisme sous lequel on regarde en fait, j’ai envie de dire, la vie de femme.

00:02:21
Quand je parle de sexualité et de périnatalité, j’ai envie de dire, je parle de féminin tout court en fait.

00:02:28
Et aujourd’hui, moi je vis en France, nous vivons en Occident, dans une culture occidentale,j’ai envie de dire une culture patriarcale, et prendre un peu de hauteur pour voir comment ça se passe ailleurs.

00:02:42
Sans forcément légitimer ce qui se passe ailleurs, mais savoir que ça existe et ne pas le,j’ai envie de dire faire culpabiliser la façon dont ça se passe ailleurs, c’est à mon sens déjà le premier pas.

00:02:56
Ensuite, quand je parle de décoloniser, et bien forcément d’abord je vais parler de colonisation.

00:03:02
La colonisation, ça fait partie de notre histoire, de l’histoire de France et de l’histoire d’autres pays,dont les pays d’Afrique.

00:03:11
Et en fait, pour comprendre ce qu’est décoloniser la sexualité et la périnatalité,il faut comprendre quel impact ont eu ces moments d’esclavage, de colonisation,sur les peuples dont sont issus les personnes qui viennent de ces pays.

00:03:29
Ça a eu des impacts forts, en termes de sexualité déjà, parce que pendant la colonisation,ne l’oublions pas, et aussi pendant l’esclavage, il y a eu des phases où les femmes ont été pour certaines violées,ont été pour certaines dénigrées dans leurs pratiques, ont été critiquées,et aujourd’hui, nous, moi, j’en fais partie, j’hérite un peu de tout ce bagage.

00:04:01
Et quand je regarde aujourd’hui le milieu de la périnatalité, le milieu de la sexualité,je vais mettre les mots, c’est un milieu blanc.

00:04:13
C’est un milieu blanc dans le sens où on regarde, on définit la norme selon le peuple blanc,et non pas selon le peuple noir, et non pas selon le peuple indien ou chinois.

00:04:27
Ça, c’est important d’en prendre conscience.

00:04:30
Parce qu’il fut un temps, par exemple, en Afrique, se passaient des choses,là je vais parler des femmes, il y avait des initiations, des écoles d’éducation sexuelle, etc.

00:04:43
Pendant la colonisation, cela a été interdit et diabolisé.

00:04:47
Donc tu veux dire qu’il y a eu l’éducation sexuelle avant la colonisation,faite par des personnes noires, entre personnes noires, pour s’éduquer sexuellement,et que ça, ça a été interdit quand ça a été colonisé.

00:04:58
Exactement.

00:04:59
C’est-à-dire qu’il y avait des pratiques.

00:05:01
Aujourd’hui, certaines peuvent nous paraître un peu farfelues.

00:05:04
Comme quoi, par exemple?

00:05:06
Ne plus être adapté, il fut un temps, lors des initiations, il y a très longtemps,il y avait de l’excision.

00:05:15
Pour moi, ce n’est pas un tabou de le dire.

00:05:17
C’est important d’en prendre conscience.

00:05:19
Expliquez ce que c’est l’excision pour les personnes qui ne connaissent pas.

00:05:21
Alors, l’excision, aujourd’hui on le définit clairement comme une mutilation génitale féminine.

00:05:29
C’est quelque chose qui a des impacts très négatifs.

00:05:33
Je le dis, mais je préfère l’introduire avant même de commencer.

00:05:37
Mais l’excision, en fait, c’est une section, voire même parfois une suture, du clitoris,donc des parties génitales de la femme.

00:05:49
Aujourd’hui, on définit ça comme une mutilation avisée dotée le plaisir de la femme.

00:05:56
Mais par contre, là, je vais un peu choquer, il n’en était pas ainsi au commencement,au début de cette pratique.

00:06:04
C’est-à-dire avant, lorsque ça a été mis en place, et souvent lors des initiations.

00:06:11
Alors, l’initiation, c’est ce qui correspond à peu près, grosso modo,je vais un peu grossir les choses, mais grosso modo à la période de la puberté.

00:06:20
À la période de la puberté, on prend une jeune fille qui s’apprête à devenir une jeune femmeet on lui transmet certaines choses.

00:06:31
Alors là, ce sont des femmes qui se mettent autour d’elle, généralement il y a plusieursjeunes filles qui font leur initiation en même temps, et à qui on incule que certainssavoirs, de façon orale et pratique.

00:06:43
Et il est vrai que pendant ces périodes-là, il fut un temps, il y avait des excisions.

00:06:49
Est-ce que l’excision d’antan ressemble à l’excision d’aujourd’hui?

00:06:54
Certains écrits disent que non.

00:06:57
Après, moi je ne vais pas faire d’affirmation en disant « ce n’était pas comme ça ».

00:07:04
Mais il est certain qu’au début, ça n’avait pas le même but.

00:07:09
Oui, c’était quoi l’intention? Est-ce que tu sais à travers les écrits ce qui était dit?

00:07:14
Alors, l’intention c’était plus à visée spirituelle, dans le sens où on part du principe,dans l’Afrique d’antan, qu’il y a une énergie masculine et une énergie féminine.

00:07:26
Le féminin et le masculin sont davantage des énergies avant d’être des genres, des sexes, etc.

00:07:33
Et de ce fait-là, on partait du principe que dans le masculin, il y avait une part de fémininqu’il fallait « ôter ». Et chez le féminin, il y avait une part de masculin qu’il fallait ôterune fois qu’on arrive à l’âge de devenir homme ou femme.

00:07:52
Et donc là, en gros, ça serait du coup le clitoris aurait comme symbolique plutôt quelque chose de masculin,peut-être par les relations, peut-être.

00:08:00
Ça c’est que des hypothèses, peut-être, mais ok, donc qui faudrait ôter pour être quoi?

00:08:05
Complètement femme ou complètement homme?

00:08:08
Exactement, pour entrer pleinement dans son identité.

00:08:11
Parce que l’initiation d’antan, c’était le moment où on reconnaît ce jeune garçoncomme faisant pleinement partie de la communauté et devenant un homme.

00:08:23
Voilà, et pareil pour les femmes.

00:08:26
Aujourd’hui, maintenant, j’ai envie de dire, on a des récits de femmes,y compris des données scientifiques qui permettent de comprendre que cette pratique est obsolète et néfaste.

00:08:41
Donc, bien évidemment qu’il faut pleinement cesser cela.

00:08:45
Mais moi j’ai un discours assez nuancé,dans le sens où je ne vais pas dire que c’est un acte qui de base était barbare.

00:08:54
C’est un acte qui avait un autre but.

00:08:58
On peut y mettre un jugement avec notre vision d’aujourd’hui,mais le but d’antan n’était pas forcément de nuire.

00:09:08
Oui, je vois ce que tu veux dire, oui.

00:09:10
Alors qu’aujourd’hui, c’est vrai que ça va même,les mutulations génitales féminines vont à l’encontre des droits humains.

00:09:16
Mais bien évidemment, bien évidemment.

00:09:18
Aujourd’hui, maintenant, on a des connaissances qui sont, j’ai envie de dire, plus importantes,et ça nous permet de comprendre que c’est un acte barbare aujourd’hui.

00:09:28
Mais ce n’en était pas forcément un il y a je ne sais combien d’années.

00:09:32
Et là, ça revient un peu à l’intention, l’objectif derrière aussi,qui peut être du coup, si c’est pour ôter le plaisir, créer des souffrances.

00:09:40
Si c’est dans une autre visée, même si c’est peut-être la même mutilation,alors du coup, ce n’est pas appelé mutilation, mais on note quelque chose,peut-être que ça peut être vécu différemment.

00:09:49
Exactement.

00:09:50
Mais aujourd’hui, voilà, effectivement, on les condamne et on essaye de les éradiquer.

00:09:56
Et du coup, quand je parle de décoloniser l’asexualité,je m’intéresse aussi à l’évolution de cette pratique.

00:10:04
Par exemple, l’excision d’antan n’avait pas le même but.

00:10:10
Cependant, à cette époque-là, nos sociétés en Afrique n’étaient pas patriarquales.

00:10:16
J’allais poser la question.

00:10:17
Elles étaient plutôt matriarquales, exactement, matriarquales et matrilinéaires.

00:10:23
S’en sont suivies des épisodes successifs d’esclavage, de colonisation,des influences religieuses aussi.

00:10:30
Et de ce fait là, la société s’est peu à peu transformée en une société patriarcale.

00:10:37
Et en effet, aujourd’hui, on peut se dire que cette pratique vise à ôter le plaisir de la femme.

00:10:45
Parce qu’on est sous le joug du patriarcat.

00:10:49
Exactement, tout à fait.

00:10:50
Donc les esclavages, les colonisations ont eu aussi un impact sur l’évolution de la place de la femme,de la sexualité, du féminin, etc.

00:11:02
Super intéressant.

00:11:02
Et toi, du coup, tu disais, tu as hérité de ces bagages-là.

00:11:06
Donc quel est l’impact pour toi et pour les femmes que tu accompagnes aussi?

00:11:12
Aujourd’hui, en tant que femme noire, il y a très peu de transmission.

00:11:17
On ne va pas se mentir.

00:11:19
Rares sont les familles où il y a une transmission, c’est-à-dire où il y a un groupe de femmes,de femmes généralement plus âgées, matures, qui ont vécu,qui viennent enseigner les jeunes filles en âge, j’ai envie de dire, un peu comme les initiations d’avant.

00:11:35
Justement, qui arrivent à la puberté pour ne serait-ce que parler des menstruations,ne serait-ce que pour parler de leur corps, de leur anatomie.

00:11:43
Ça ne se fait plus.

00:11:46
Donc la plupart des femmes de ma génération, et j’ai envie de dire un peu de ma culture,bien que l’Afrique est plurielle, il y a 54 pays en Afrique, je ne sais combien de milliers d’ethnies,donc forcément il y a plusieurs, j’ai envie de dire, influences.

00:12:03
Mais généralement les femmes noires arrivent dans la sexualité sans bagages,si ce n’est des a priori, ou des choses qu’elles ont découvertes auprès de leurs copines ou à l’école.

00:12:16
Et souvent des discours, des discours effrayants aussi de ce qui a été transmis en fait?

00:12:21
Mais bien évidemment.

00:12:23
Et là j’en parle pour la sexualité, mais c’est pareil pour la maternité.

00:12:27
Moi je me souviens, je suis entrée dans la maternité, j’y connaissais absolument rien.

00:12:31
Enfantée, je ne savais pas ce que c’était, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre,bien que je suis la fille d’une ancienne sage-femme.

00:12:40
Donc cette transmission n’a pas été passée non plus?

00:12:43
Il y a eu de la transmission, j’ai envie de dire, je ne suis pas la plus à plaindre,et pourtant j’estime que je n’avais pas assez en termes de connaissances.

00:12:53
Et à toi selon ton avis, qu’est-ce qui…

00:12:57
Alors tu en as parlé avec la colonisation, cette transmission s’est arrêtée,et aujourd’hui pour toi quels sont les obstacles, ou qu’est-ce qui fait que cette transmission…

00:13:06
Alors on voit bien que maintenant aujourd’hui on essaye de plus en plus de pouvoir transmettre,parce qu’on sait que le savoir c’est le pouvoir, donc on essaye de redonner le pouvoir,c’est ce que tu essayes de faire dans tes accompagnements,mais qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui c’est encore difficile à ton avis?

00:13:23
On avance encore dans le féminin et dans la sexualité avec un prisme blanc.

00:13:28
C’est-à-dire que beaucoup de femmes qui me ressemblent ne se reconnaissent pas dans ce qui est vulgarisé,et là je parle dans le bon sens du terme,aujourd’hui il y a plein de connaissances qui sont vulgarisées, qui sont démultipliées, et c’est tant mieux.

00:13:42
Sauf que nous, femmes noires, on ne se reconnaît pas forcément dans tout ça.

00:13:48
C’est-à-dire nous, mine de rien, même si la transmission ne s’est plus faite,il y a un bagage dont on a hérité de nos aïeuls.

00:13:56
Et il est parfois difficile de tourner pleinement le dos à nos cultures.

00:14:05
C’est-à-dire nos mères ont fait d’une telle façon,alors oui, nous on est la génération qui remet tout en question.

00:14:12
Moi j’ai vu ma mère faire certaines choses, je ne fais pas pareil pour tout.

00:14:17
J’ai vu ma grand-mère vivre certaines choses, je ne vis pas les mêmes choses.

00:14:21
Parce que j’ai décidé, mais j’ai regardé ça en face, et j’ai décidé que je voulais faire autrement.

00:14:27
Sauf que je ne tourne pas le dos à la façon dont elles ont vécu.

00:14:31
Je légitime aussi leurs choix, ce qu’elles ont subi aussi.

00:14:36
Je sais que certaines femmes dans nos lignées, par exemple, ont été violentées, violées, tuées.

00:14:44
À certaines femmes on a enlevé leurs enfants,à certaines femmes on a forcé d’allaiter des bébés blancs tout simplement,et qu’elles n’allaitaient pas leurs propres enfants.

00:14:56
Ce sont des choses dont on a hérité.

00:14:58
Et aujourd’hui je ne veux pas renier pleinement tout ça.

00:15:02
Je veux m’en servir justement pour que ça me permette d’aller plus loin,de transmettre autre chose à mes enfants.

00:15:10
Oui, de ne pas renier, parce que comme tu dis c’est un bagage,ça permet une meilleure compréhension aussi de la personne.

00:15:15
Et tu disais aussi, c’est vrai, l’accompagnement sexologie,il est souvent vu sous le prisme occidental,parce qu’il y a une majorité de sexologues blancs, comme moi,qui prennent cette place là, et qui ne peuvent pas forcément comprendretout ce que des personnes noires ont pu vivre,et ce bagage qui est impliqué par la colonisation, par les violences,par tout ce vécu là, et c’est important qu’il y ait des sexologues,qu’il y ait des doulas, des sages femmes noires,pour pouvoir encore mieux accompagner les personnes noires.

00:15:46
Oui, tout à fait.

00:15:47
D’ailleurs, dans mes accompagnements, je fais un peu, j’ai envie de dire,d’ethno-accompagnement, dans le sens où je m’adapte à la personnequ’il y a en face de moi.

00:15:59
Imaginons, alors moi je viens d’une culture malgache,imaginons que j’accompagne quelqu’un qui vient de Madagascar,je sais à peu près comment ça se passe dans nos familles.

00:16:09
Je sais la place que la femme peut occuper.

00:16:12
Est-ce que tu peux nous dire un petit peu des exemples?

00:16:16
Et bien par exemple, chez les malgaches,la place de la femme est très importante.

00:16:23
C’est elle qui, bien qu’elle ne soit pas forcément celle qui brille au devant,c’est elle qui décide.

00:16:31
J’ai envie de dire, c’est un peu les traces du matriarcat qui est resté.

00:16:38
Et du coup, je sais que, je sais quelles répercussions ça peut avoirchez des adultes de mon âge par exemple.

00:16:46
Je sais que généralement, je vais un peu grossir les traits aussi,mais généralement un homme d’origine malgache de mon âgea un sensant du prendre soin de l’autre qui est très important.

00:17:01
Et beaucoup d’hommes malgaches vont arriver dans la sexualitéen étant très soucieux de ce que vit et veut la femme.

00:17:12
Un peu en se plaçant en dessous.

00:17:17
Et qu’est-ce que ça a du coup comme conséquence ça justement?

00:17:21
De prendre soin justement de la sexualité de la femme?

00:17:23
Qu’est-ce que tu peux voir du coup pour ces femmes-là?

00:17:26
Et puis pour ces hommes-là qui se placent en dessous du coup,quel impact ça a sur leur sexualité?

00:17:33
Chez la femme, ça peut avoir les répercussions qu’elle doit garder une bonne image.

00:17:38
La petite femme sage, la grande femme sage.

00:17:41
La grande femme sage, la good girl.

00:17:45
Exactement, bien sous tout rapport.

00:17:47
La religion a aussi une place très importante dans notre cultureet de ce fait-là, il faut garder bonne figure.

00:17:56
Et ne pas, là je vais grossir encore une fois les traits,mais ne pas être la, comment on appelle ça?

00:18:05
Ne pas embrasser la place de la maîtresse,mais plus celle de la femme et de la mère de famille.

00:18:12
Chez les femmes.

00:18:14
Alors que chez les hommes, ça va être ne pas oser certaines choses,parce que quelle va être la réaction de la femme qui,nous dans nos lignées on a eu des reines.

00:18:27
On ne demande pas n’importe quoi à une reine.

00:18:28
On la respecte.

00:18:29
Exactement.

00:18:31
On a une certaine dévotion, une certaine révérence,et on n’impose pas à une reine de descendre de son piédestal.

00:18:41
On ne la salit pas.

00:18:43
Oui, donc elle est sacrée, mais alors du coup,qu’elle n’a pas que ça sur la sexualité,parce qu’on en parle un peu de ce complexe de la madonne et de la putain.

00:18:49
La madonne, c’est un petit peu là, cette reine intouchable qui est sacrée,donc qui n’a pas forcément du coup de sexualité,parce que la sexualité, on va l’associer à quelque chose de sacré,versus la madonne, c’est quelqu’un peut-être un peu moins respectueuse,dans le sens où en fait, la sexualité,on peut avoir toute la sexualité qu’on veut avec cette personne-là,et c’est une personne qui est sexualisée, sexuelle, etc.

00:19:13
Exactement.

00:19:14
Et c’est une place que, parfois, une femme d’origine malgachepeut avoir du mal à emprunter.

00:19:21
Et un homme n’osera pas la mettre dans cette situation-là.

00:19:25
Et est-ce qu’en soi, du coup,ils sont un petit peu tous les deux alignés sur ça finalement?

00:19:30
Est-ce que ça pose des difficultés du coup dans la sexualité?

00:19:34
Ça peut.

00:19:36
Alors ça peut être bien vécu à partir du moment où j’ai envie de dire où c’est conscientisé,et c’est la façon dont le couple fonctionne, et c’est ok.

00:19:44
Sauf qu’aujourd’hui, on est dans un monde où il y a des brassages de cultures,des cultures différentes qui se rencontrent,et on peut arriver, par exemple, et bien imaginons,une femme d’origine française face à un homme, par exemple, d’origine malgache,là il y a deux paradigmes qui sont complètement différents.

00:20:06
Sauf qu’au moment où ils se rencontrent,il peut y avoir des problématiques d’ordre sexuel qui se mettent en place.

00:20:13
Et prendre conscience de cela en tant qu’accompagnant, en tant que thérapeute,c’est aussi aborder, oser pointer du doigt cet aspect-là,et aller questionner la personne qu’on accompagne sur sa vision du monde, son paradigme,afin de lui poser la question simplement,est-ce que ça continue d’être utile pour vous,ou est-ce que vous voulez changer, évoluer?

00:20:41
Tout est ok.

00:20:41
Oui, là on revient vraiment sur les valeurs et la vision de la sexualité,et à la question est-ce que vous voudriez changer,et des fois aussi s’apprendre du coup sous justement ce prisme de…c’est un peu le choc des cultures,peut-être que cette personne est dans une nouvelle culture,elle veut peut-être s’y intégrer,et pour s’y intégrer ça passe par cette sexualité qui est vulgarisée dans le sens…on démocratise, on en parle de plus en plus, c’est l’abondance,il faut essayer plein de choses, etc.

00:21:06
Et donc ça peut être aussi très difficile de direest-ce que c’est parce qu’il y a cette pression sociétale, culturelle,ou est-ce que parce que vraiment j’en ai envie?

00:21:14
Voilà, c’est ça.

00:21:16
Et c’est ça en fait qu’il faut garder en tête en tant que thérapeutedans le sens où je sais qu’avec certaines culturesje ne vais pas parler de sexualité de la même façon.

00:21:26
Il y a des cultures qui sont plus ouvertes,qui peuvent, j’ai envie de dire, essayer certaines chosesque d’autres vont avoir plus de difficultés à faire.

00:21:35
Mais en fait, c’est pas parce qu’ils sont plus coincés ou moins ouverts,c’est simplement que ce n’est pas ce dont ils ont héritéen tant qu’enfants, adolescents, et puis en devenant adultes.

00:21:49
Et en fait, c’est pouvoir proposer, j’ai envie de dire,une palette d’ouverture, de porte que chacun est en droit d’ouvrir ou non.

00:22:02
Et sur ton site internet Psychosexo Doula,tu dis accompagner les femmes vers une vie sereineen les reconnectant à leur pouvoir de guérison.

00:22:10
Qui sont les femmes qui viennent te voir?

00:22:11
Et pourquoi elles viennent te voir?

00:22:15
J’ai envie de dire, j’ai des femmes de partout,c’est-à-dire de tout milieu.

00:22:20
Je peux avoir des blanches, des noires.

00:22:23
Alors oui, c’est vrai, j’attire, j’ai envie de dire,dans mon cabinet, pas mal de femmes noires,peut-être parce qu’elles se reconnaissent aussidans la façon dont j’aborde les choses.

00:22:35
Et aussi, physiquement, on va pas se mentir, culturellement.

00:22:41
Et j’ai des femmes également d’autres cultures.

00:22:44
J’ai des femmes qui ont des problématiques particulières.

00:22:48
Je reçois pas mal de femmes qui ont vécu du vaginisme.

00:22:52
Alors, ce que tu peux expliquer pour les personnesqui ne connaissent pas ce qu’est le vaginisme?

00:22:55
Oui, alors le vaginisme, en fait, c’est une contraction involontaireet totalement incontrôlable de tout ce qui est, j’ai envie de dire,périné, de tout ce qui est sphère intimeet qui empêche la pénétration.

00:23:12
Et toute pénétration, ça peut être un tampon, d’ordre sexuel, etc.

00:23:19
Alors des fois, ça peut être possible de mettre un tampon,mais des fois, c’est le pénis, ou là, c’est impossible aussi.

00:23:25
Tout à fait, exactement, ça dépend.

00:23:26
Et également les examens d’ordre gynécologique pour certaines femmes.

00:23:33
Et j’ai envie de dire, chaque récit est différent,chaque vécu est différent.

00:23:38
Et lorsque ces femmes viennent dans mon cabinet,bien évidemment, avant cela, elles ont exploré,si d’un point de vue anatomique, médical, tout se passe bien,moi je vais plus intervenir sur tout ce qui est d’ordre psycho-émotionnel.

00:23:55
Qui est très important, en fait, dans la prise, on cherche aussi le vaginisme.

00:23:58
Exactement, mais bien évidemment, bien évidemment.

00:24:00
Et du coup, on va explorer l’histoire d’une personne,les représentations qu’elle se fait aussi,de ce qui est pénétration, de ce qui est sexualité,de son rapport à son propre corps, etc.

00:24:15
Pour ensuite cheminer, j’ai envie de dire, doucement, à son rythme, vers une ouverture.

00:24:22
Et c’est intéressant ce que tu disais par rapport aux représentations,et souvent dans le cadre du vaginisme, on peut voir des femmes qui pensent que leur vagin,c’est un trou, même quelque chose de fermé,ou que le pénis est ultra gros comparé au vagin, que ça ne peut pas rentrer.

00:24:37
Tu penses que ces représentations-là, elles viennent d’où?

00:24:41
Elles sont multiples, elles sont d’origine multiple,dans le sens où il y a déjà un manque d’éducation.

00:24:48
On revient à la transmission.

00:24:50
Exactement, tout à fait.

00:24:52
Ne serait-ce que comprendre son propre corps à soi,sans même connaître le corps de l’autre,mais déjà son propre corps, rares sont les femmes qui, parfois, se regardent dans un miroir.

00:25:03
Oui, parce qu’il faut prendre un miroir pour se voir, c’est déjà aussi une chose,c’est une condition voulue, vraiment,parce qu’on ne peut pas juste, oh bah oups, oups, j’ai vu mon vagin, ma vulve comme ça, non.

00:25:13
Il faut vraiment une intention de, si j’ai envie de la voir,bah faut prendre un miroir et j’observe ma vulve et je vois ce qu’il en est.

00:25:18
Mais c’est une intention, une action qui est nécessaire.

00:25:22
Tout à fait.

00:25:23
Et bien souvent, on arrive juste avec ce qu’on a appris en cours de SVT au collège, etc.

00:25:29
J’ai envie de dire au collège, déjà, on n’est pas ouvert, entouré de ses camarades,à aborder ces sujets-là, pour certaines personnes.

00:25:39
Et ensuite, il y a aussi un héritage post-colonial, on ne va pas se mentir.

00:25:47
Il y a une représentation, et là je vais parler plus pour les personnes noires,il y a une représentation, il y a une sexualisation des corps noirs, déjà,que ce soit le corps de la femme ou le corps de l’homme.

00:26:00
N’oublions pas, il y a eu un temps où il y avait des os humains,ça existait, ça existait à Paris, au jardin d’acclimatation, par exemple.

00:26:07
Donc la milieu de la ville et des personnes,voilà, c’était souvent le fessier qui était représenté parce que…

00:26:13
Exactement.

00:26:14
…plus gros que celui des femmes blanches,et donc c’était vu comme quelque chose d’exotique.

00:26:20
Exactement.

00:26:21
Il y a eu aussi un moment où on exposait les parties génitales des femmes noires.

00:26:26
Il y a par exemple l’histoire de Sarché Bartmann, la Vénus Othentot,qui, chez les Othentot, en fait, les lèvres internes étaient proéminentes.

00:26:41
Donc elles dépassaient vraiment du sexe.

00:26:43
Exactement.

00:26:45
Sauf qu’à cette période-là, apparemment,il était peu connu que les lèvres internes puissent dépasser les lèvres externes.

00:26:54
Et de ce fait-là, cette femme a été exposée,a été aussi abusée sexuellement, exploité,à cause de ses attributs génicaux.

00:27:07
Qui sont tout à fait normaux, on le rappelle.

00:27:09
Exactement.

00:27:12
Et les hommes aussi, les hommes noirs,il y a cette représentation dans la psyché collectiveque les hommes noirs ont des parties génitales énormes, plus grandes que la norme.

00:27:24
Et de ce fait-là, on arrive avec tout ça dans notre, j’ai envie de dire, dans notre imaginaire.

00:27:32
Certaines femmes arrivent avec ça dans la sexualité.

00:27:36
Et du coup, on a des représentations de « je dois avoir des petites lèvres »,« mon vagin doit être petit et étroit », parce qu’il y a ça aussi.

00:27:43
Dans certaines cultures, il faut avoir un vagin étroitpour le plaisir de l’homme, etc.

00:27:50
Sauf que, par exemple, si je suis en couple avec un homme noir,lui, forcément, il aura un gros pénis.

00:27:55
Je ne peux pas.

00:27:56
Donc il y a quelque chose qui se joue.

00:27:58
Dans le vocabulaire et dans aussi, anatomiquement, comment on fonctionne.

00:28:03
Parce que même si le pénis peut être beaucoup plus gros,le vagin, en fait, c’est élastique aussi et peut s’adapter.

00:28:10
Exactement.

00:28:12
Et ça, on ne sait pas forcément non plus s’il n’y a pas d’éducation sexuelle.

00:28:15
Non, ça, c’est des choses dont on parle très peu, voire pas du tout.

00:28:20
Alors déjà, si dans une famille, il y a une transmission concernant,ne serait-ce que son propre sexe à soi, c’est déjà bien.

00:28:29
On a déjà avancé.

00:28:30
Mais alors, concernant le sexe masculin,là, déjà, il y a encore moins de transmission.

00:28:41
Et donc, les hommes, les femmes arrivent avec ces manquements-là,parfois, dans une vie sexuelle.

00:28:50
Et ça peut être pénalisant.

00:28:53
Oui, donc tu parlais du fait qu’elles peuvent venir justement pour…

00:28:57
Bah déjà, parce qu’il y a du vaginisme,elles peuvent venir parce qu’elles veulent peut-être se réapproprier leur corpsou apprendre comment fonctionne leur corps,découvrir leur sexualité aussi, j’imagine,se libérer peut-être aussi de traumas ou de bagages,comme tu parlais aussi au début.

00:29:13
Oui, oui.

00:29:15
Certaines aussi que j’ai rencontrées ont été excisées dans le passé.

00:29:21
Oui.

00:29:22
Certaines ont fait ce qu’on appelle une reconstruction,mais il reste le trauma d’un point de vue psychique.

00:29:31
Et c’est sur ça que je vais accompagner.

00:29:33
OK, est-ce que tu peux, du coup, nous dire un petit peu quel est l’impact,justement, de ce que tu vois toi dans ta pratique,l’impact des excisions sur la sexualité et le corps des femmes?

00:29:45
Sur le corps d’une femme, clairement,cette partie-là, en fait, ça devient une zone de guerre.

00:29:51
C’est une zone de souffrance,même s’il y a eu réparation d’un point de vue anatomique.

00:30:00
Et ça nécessite obligatoirement, j’ai envie de dire,et c’est ce qui est mis en avant par exemple par le docteur Pierre Folledès,aujourd’hui, j’ai envie de dire,qui est un précurseur en termes de réparation anatomiquepour les femmes qui ont été excisées dans le passé.

00:30:17
Il le met bien en avant, il explique que ça nécessiteun accompagnement d’un point de vue psychologiqueet réappropriation de son corps, de son schéma corporel.

00:30:30
Oui, parce qu’il ne suffit pas juste… Alors la réparation,tu seras mieux expliqué que moi, mais en fait, le clitoris,souvent, ce qu’on va exciser, c’est la partie externe, c’est le clan.

00:30:41
Et puis en fait, le clitoris, c’est toute une partie interne.

00:30:43
Et donc dans la réparation, on va venir tirerpour faire ressortir le clitoris un petit peu.

00:30:49
Donc le clitoris est toujours là et donc le plaisir est toujours possible.

00:30:52
Mais c’est pas parce qu’il y a réparationqu’il y a vraiment intégration, comme tu disais, de cette conscience-là.

00:30:58
Et peut-être du plaisir aussi, du coup.

00:31:01
Oui, parce que certaines femmes vont se l’interdire,plus ou moins consciemment, ça peut se faire totalement inconsciemment.

00:31:08
Elles vont se l’interdire parce que c’est une zonequ’on a mise pleinement au sommeil, dans le sens où ça a étéune zone où il y a eu un trauma.

00:31:18
On est venu, j’ai envie de dire, forcer cette zone.

00:31:24
Lui arracher cette zone.

00:31:27
Exactement.

00:31:28
Et pour certaines, parce que toutes les excisions ne se ressemblent pas,aujourd’hui on catégorise les excisions.

00:31:37
Et j’ai envie de dire que même cette catégorisation,dans les faits, n’est pas totalement et pleinement réaliste.

00:31:45
Parce qu’une même excision faite de la même façon,chez deux femmes différentes, la cicatrisation ne va pas se faire pareil.

00:31:54
Et de ce fait-là, l’impact et l’aspect, j’ai envie de dire, physique,ne sera pas le même.

00:32:03
Et ça, c’est une chose que parfois on a tendance à oublier.

00:32:07
Oui, on va tout de suite catégoriser avec les quatre catégories,c’est ça, il y a quatre catégories, et pourtant,on peut être dans la même catégorie et pas avoir le même ressenti,et tout ça dépend de plein de facteurs, j’imagine.

00:32:20
Tout à fait, exactement.

00:32:22
Donc j’ai envie de dire, chaque personne étant unique,ce qu’elle a subi étant unique, ça nécessite une prise en charge qui est unique.

00:32:29
Voilà, ça c’est important de le dire.

00:32:32
Et chaque femme aussi, et là j’en reviens à décoloniser tout ce qui est sexualité,chaque femme a un vécu différent concernant son excision.

00:32:44
Il y a certaines femmes, et on en parle très peu,c’est devenu un sujet tabou parce que pour certaines femmes,ça dessert la cause, je peux l’entendre, je ne partage pas cet avis,certaines femmes n’ont pas eu que des répercussions néfastes et dramatiques de l’excision.

00:33:02
Il y a des femmes qui ont été excisées,et c’est généralement en plus des femmes d’Afrique de l’Est,plutôt que de l’Afrique de l’Ouest,ont été excisées et ont encore du plaisir dans leur sexualité.

00:33:15
Et ça c’est une chose qu’on n’ose pas dire.

00:33:18
J’ai même lu certains récits, le récit d’une femme qui expliquaitqu’elle a voulu en parler lors d’un groupe de femmes dans le cercle,et qu’on l’a interdit dans le sens où ça pouvait pénaliserla cause de combat contre l’excision.

00:33:35
Et ça moi j’ai du mal à l’entendre, parce qu’on a invalidé son récit.

00:33:38
Invalidé et invisibilisé ce qu’elle peut vivre,et c’est vrai que dans les réparations,quand on propose automatiquement presque réparations,je dis quand même attention, écoutons si la femme en a envie,parce que pour elle, elle peut aussi,même si ça peut être douloureux à entendre,mais elle peut être très bien dans cette excision,parce que ça lui apporte quand même aussi des choses,et elle ne voit pas forcément des bénéfices à se faire réparer.

00:34:00
Tout à fait, tout à fait.

00:34:02
La réparation ne doit pas être systématique,et j’ai envie de dire d’ailleurs les chirurgiens qui proposent cet acte,généralement vont faire un peu avec la patiente une balance bénéfice-risque.

00:34:18
Parce qu’à une intervention chirurgicale, ne l’oublions pas,il y a toujours des potentiels risques,et il faut les prendre en compte dans le sens où s’il y a plus à perdre qu’à y gagner,ça mérite, j’ai envie de dire, une vision claire de la chosepour pouvoir faire un choix éclairé, et ça c’est important.

00:34:37
C’est bien de le dire et de le rappeler.

00:34:40
Et du coup, alors, quels peuvent être les impacts que tu vois justement de l’excision,quand là on va dire justement ça a ôté le plaisiret que c’est difficile de pouvoir profiter pleinement de sa sexualité,que ce soit seul ou avec son ou sa partenaire?

00:34:55
Alors déjà il y a le fait de mettre cette zone en silence totale,c’est-à-dire c’est une zone qui devient inaccessible de soi à soi,mais également avec l’autre.

00:35:06
Il y a aussi certaines femmes qui vont quand même entrer dans une sexualité,parce que les dictates déjà,le fait d’avoir envie de vouloir des enfants,de se marier, la pression sociale, etc., la pression conjugale,mais ça va être très douloureux.

00:35:27
Et pour certaines femmes, à chaque relation sexuelle,on ravive le souvenir de ce traumatisme premier.

00:35:37
Il y a certaines femmes, elles ont une colère monstre,et elle est légitime, j’ai envie de dire toutes les colères sont légitimes,elles ont une colère monstre contre soit leur mère,soit les femmes qui leur ont infligé ça.

00:35:52
Et certaines femmes, non, elles n’en veulent absolument pas à leur mère,elles en veulent à la société qui a inculqué ça,elles en veulent parfois aux hommes, chaque récit est différent,mais chacune arrive avec son bagage, et ce qu’il est important de faire,moi je n’arrive pas avec d’idées préconçues.

00:36:12
Quand une femme, lorsqu’une femme me dit,lorsqu’une femme me dit j’ai été excisé, ok,en fait comment le vivez-vous?

00:36:22
Comment ça se traduit au quotidien pour vous?

00:36:25
Parce qu’on peut avoir une vision, j’ai envie de dire très occidentale,et se dire l’excision c’est mal, c’est une mutilation,c’est un acte barbare, oh pauvre de vous, je vous plains,votre mère a été horrible de vous faire ça.

00:36:40
Et bien dans ce cas-là, on risque de ne pas ouvrir pleinement la porte à la femme qu’on a en soi.

00:36:45
Parce que pour certaines femmes, ce n’est pas vécu de cette façon-là,et il faut l’entendre.

00:36:50
Oui, et du coup se dire, et bien voici la solution, c’est la réparation,il faut passer par la réparation,et là encore c’est peut-être sous le prisme occidental de proposer ça,alors que comme tu dis, il faut avoir une position d’accueil de la parole,de comment la personne vit les choses, et ce qu’elle souhaite avant de faire,et déjà il ne faut jamais se projeter, mais de faire des propositions qui ne sont pas adaptées à la personne.

00:37:13
Tout à fait, exactement, c’est ça.

00:37:15
Donc moi, ma position c’est vraiment à chaque fois d’être dans l’accueil de l’autre,dans l’accueil inconditionnel, et de ne pas avoir d’idées préconçues.

00:37:27
Je ne sais pas quel impact telle ou telle chose a eu pour vous.

00:37:31
Je ne sais pas, c’est à vous de me le faire entendre,et à moi de l’intégrer pleinement, et de vous accompagner avec ce que vous m’amenez en consultation.

00:37:43
Super. Et ce pouvoir de guérison, comment elles peuvent y accéder?

00:37:48
Alors bien sûr, tu as plein d’outils, c’est un accompagnement, et donc voilà,mais en quelques mots même très résumés.

00:37:56
Déjà, c’est se reconnecter à soi, à ce que je ressens,à ce que je souhaite, ce que je désire, et ça pour certaines femmes c’est très compliqué.

00:38:07
Qu’est-ce que je désire? Peu le savent.

00:38:12
Et c’est aussi à ce que j’aimerais par la suite.

00:38:15
En fait, aujourd’hui j’arrive avec telle problématique, c’est ce dont je ne veux plus,ou c’est ce que je veux voir évoluer.

00:38:22
Ok, mais on va vers quoi? Moi je n’ai pas d’objectif à vous donner,c’est-à-dire je ne vous dis pas il faut aller vers ça pour être pleinement épanouidans votre sexualité, pour vous guérir, pour réparer vos traumas, etc.

00:38:35
C’est ça le chemin.

00:38:36
Non, je n’en sais rien.

00:38:39
Je vais proposer certaines portes, je vais les présenter,et à la personne de voir ce qui est confortable pour elle ou non,et d’aller explorer cela.

00:38:51
Et quand je parle de pouvoir de guérison, là j’en reviens toujours à décoloniser la sexualité,c’est que, en Occident, on théorise les choses.

00:39:02
C’est-à-dire, généralement, on émet une théorie et la science vient confirmer cette théorie.

00:39:08
C’est comme ça que ça marche en Occident.

00:39:10
Sauf que dans certains coins du monde, ça ne marche pas comme ça.

00:39:15
C’est, on expérimente la chose, on voit ce qu’elle produit,dans certains coins d’Afrique par exemple, on voit ce qu’elle produit et on la perpétue.

00:39:23
Et en plus, on la démultiplie non pas en la théorisant et en l’écrivant,mais par tradition orale.

00:39:31
Voilà comment il y a certains processus de guérison qui ont été,j’ai envie de dire enseignés oralement dans le passé,qui ont été délégitimés lors de la colonisation, diabolisés.

00:39:44
On disait au peuple africain, c’est de la sorcellerie votre truc,vous arrêtez tout de suite, vous devez faire autrement, c’est nous,nous on a des médecins, on a ça et c’est nous qui commandons.

00:39:55
Voilà ce qui s’est passé.

00:39:57
Sauf qu’aujourd’hui en Occident, il y a certaines pratiques qui se font,qui ressemblent étrangement à ce qui se faisait en Afrique dans le passé,et qui se fait encore dans les villages.

00:40:08
Je donne l’exemple par exemple des tremblements.

00:40:12
Il y a une thérapie qui s’appelle la TRE.

00:40:16
C’est une technique où on va trembler, on va amener la personne accompagnée,à effectuer des tremblements en ressassant un peu ses traumas, etc.

00:40:26
pour s’en débarrasser, pour évacuer exactement.

00:40:31
Et bien dans certaines tribus d’Afrique, il va y avoir la danse,les femmes en Afrique sont connues pour leur roulement de bassin.

00:40:41
La zone du bassin c’est une zone qui bouge beaucoup en Afrique.

00:40:46
Dans tous les coins d’Afrique, le bassin est très engagé chez les femmes.

00:40:51
Et c’est des choses, c’est des danses qui s’opèrent beaucoup entre femmes.

00:40:56
L’occidental va voir ça dans un œil, j’ai envie de dire, en sexualisant,alors qu’en Afrique c’est pas forcément sexualisant.

00:41:05
Comme le twerking, par exemple aussi.

00:41:07
Alors le twerking, peut-être que je me trompe, je sais pas si ça vient d’Afrique,mais enfin le twerking maintenant a été repris en Occident et sexualisé comme une danse sexuelle,alors qu’à la base c’est quelque chose pour la fertilité si je me souviens bien.

00:41:21
Exactement. En Afrique il y a des danses de la fertilité.

00:41:25
Et aujourd’hui, moi-même en tant que doula, j’invite les femmes à mobiliser leur bassin.

00:41:31
Mais c’est des choses qui existent dans d’autres cultures,sauf qu’elles avaient été diabolisées.

00:41:37
Certaines danses, par exemple chez les maasai, ils sautent beaucoup, etc.

00:41:44
C’est des choses qui… ça permet en fait d’évacuer.

00:41:47
Et il y a la parole, il y a des chants en même temps, des cris…

00:41:52
On traitait, excuse-moi de le dire, mais on traitait les Africains de sauvages lorsqu’ils faisaient ça,sauf qu’aujourd’hui on théorise ces choses en Occident pour les démultiplier à visée thérapeutique.

00:42:03
C’est dingue, et oui.

00:42:05
Parce que maintenant il y a beaucoup effectivement par rapport au trauma,il faut bouger le corps, il faut se secouer, etc.

00:42:10
Alors que comme tu dis, vu sous l’opprisme d’une personne en Occident qui voit justement,comme tu disais, ses cercles de femmes, ou se secouer, ou secouer partout et se diremais c’est de l’exorcisme, alors qu’aujourd’hui on le propose et on le valide scientifiquement.

00:42:25
Et tu disais quelque chose, on revient un petit peu sur la transmission en fait,la transmission a peut-être été perdue justement pour le peuple africain,parce qu’il y a plus cette transmission orale qui leur parle plusque cette transmission écrite par les Occidents.

00:42:41
Oui, exactement.

00:42:44
Et donc il faudrait que cette transmission orale puisse, puisse revenir, se réapproprier,et ça je ne sais pas de quelle manière, en laissant la parole, en validant, je ne sais pas.

00:42:56
Exactement, c’est ça.

00:42:58
C’est ça.

00:42:59
Et c’est en permettant et en validant, en légitimant, des cercles en non mixité.

00:43:07
Ça c’est quelque chose qui en France est très péjorativement vu,dans le sens où on le perçoit comme de l’entre-soi, comme, comment on appelle ça,j’ai plus le terme en tête, mais en gros un peu comme on n’accepte pas l’autre.

00:43:27
Sauf qu’on a besoin d’espace où l’on se répare, où on regarde aussi nos propres cultures,parce que dans nos cultures il y a eu des choses bien, mais il y a eu des choses aussi moins bien.

00:43:38
Mais pour pouvoir les regarder en face, il faut pleinement prendre conscience de ce qui a été fait dans le passé.

00:43:45
Et ça, ben parfois on a besoin que ce soit fait en non mixité.

00:43:48
Et là quand tu dis non mixité, c’est-à-dire entre femmes, mais entre femmes de même culture ou pas forcément?

00:43:53
Oui, oui, parfois entre femmes noires.

00:43:56
Alors moi je parle pour des femmes de culture afrodescendante,mais ça peut être pareil pour des femmes d’Amérique latine, et ça peut être pareil pour, je sais pas, des femmes d’Océanie, etc.

00:44:08
Mais il y a eu des traumas, il y a eu une histoire, et prendre conscience de l’histoire qu’il y a eu,ce n’est pas rejeter l’autre ou le diaboliser, c’est simplement accepter que le passé a eu une influence sur le présent,et on aura une aussi sur le futur.

00:44:25
Sauf que tant qu’on n’acceptera pas de, entre guillemets, je vais utiliser un terme pas forcément joli,mais de mettre entre guillemets le nez dans notre caca, et ben on pourra pas en sortir.

00:44:38
On continuera de se transmettre ces mêmes traumas dans nos lignées,alors que désolé, moi de base l’esclavage j’ai pas vécu, la colonisation je ne l’ai pas vécue.

00:44:49
Donc il est temps que tous ces traumas-là soient entre guillemets pleinement explorés,et qu’on puisse les évacuer pour pouvoir construire quelque chose de nouveau.

00:45:00
Ça donne des frissons.

00:45:04
Oui, et ça permet ça aussi, ces cercles en onmixité de même culture,c’est au lieu de perdre son temps des fois à expliquer le vécu, argumenter,parce qu’en face il y aura toujours des personnes pour dire mais non c’est pas vrai,ou c’était pas comme ça, etc. à perdre de l’énergie, on se concentre déjà sur soi effectivement,cette guérison-là qui est importante comme tu dis pour se débarrasser de bagagesqui sont transgénérationnels et qui n’appartiennent plus forcément à la personne,pour pouvoir avancer vers vraiment ce qu’elle a envie en se débarrassant de tous ces traumasqui lui appartiennent pas, ou qui font peut-être partie de son vécu,mais dont elle a envie de se débarrasser aussi.

00:45:41
Oui, parfois ça peut être difficile, alors moi je sais que j’aime bien transmettre,y compris à des gens qui ne sont pas de ma culture, mais c’est de l’énergie,je ne vais pas mentir, c’est de l’énergie de toujours argumenter, d’expliquer,alors parfois moi je démultiplie, je transmets, et ensuite je ne parle plus,c’est à dire je n’argumente pas, je ne suis pas dans un débat,je donne des informations qui peuvent à mon sens être utiles pour des gensqui ne sont pas issus de ma culture, parce que par exemple toi Camille,tu vas aussi accompagner des femmes noires, tu vas accompagner des femmes d’origine maghrébile, etc.

00:46:19
et peut-être que ces éléments d’histoire ou ces éléments de langage peuvent être utilesTout à fait.

00:46:25
pour toi et pour les personnes que tu accompagnes.

00:46:27
Par contre je ne suis pas dans le débat, si pour toi ça ne fait pas sens,c’est ok, ça t’appartient, mais je n’irai pas tergiverser pendant des heurespour essayer de te faire comprendre que ça je n’y mets plus d’énergie,je l’ai fait dans le passé et en fait ça m’a énormément fatiguée.

00:46:46
Oui, il vaut mieux te concentrer sur justement ce que tu peux faire, ton pouvoir en fait d’agir.

00:46:51
Exactement.

00:46:52
Et d’ailleurs du coup merci pour ton temps parce que je pense que ça va beaucoup apporter,alors là tu as fait de l’éducation et des fois aussi il y a cette question deest-ce que justement les personnes noires doivent éduquer les personnes blanches par rapport à ça,aujourd’hui tu l’as fait un peu,donc merci pour ça et justement ça permettra peut-être dès qu’il y a des personnesqui poseront des questions là-dessus de renvoyer vers le podcast comme ça,tu peux te libérer ce temps-là.

00:47:16
Oui.

00:47:16
Mais du coup je voulais te demander en dernière question,et là peut-être spécifiquement peut-être aux personnes afrodescendantes,si elles devaient retenir qu’une chose, parce que tu adores transmettre et voilà,cette transmission revient toujours à ça,si elles devaient retenir qu’une chose de la sexualité et de l’éducation sexuelle,qu’est-ce que ce serait? Qu’est-ce que tu aimerais qu’elles retiennentpour avoir ce pouvoir sur leur vie sexuelle?

00:47:45
Premièrement je parlerais de reconnection à soi,mais d’un point de vue général et là je vais pas uniquement parler de sexualité,c’est à soi.

00:47:55
Qui suis-je?

00:47:56
Déjà c’est une question à laquelle il est difficile de répondre pour beaucoup de personnes,quelle que soit la culture.

00:48:03
Qui suis-je? C’est compliqué déjà.

00:48:05
Donc qui suis-je? D’où est-ce que je viens?

00:48:08
Je suis obligée de regarder vers le passé pour ensuite aller vers le futur.

00:48:14
Donc d’où est-ce que je viens? De quoi est-ce que j’hérite?

00:48:17
Ok.

00:48:18
Me poser la question, est-ce que ça j’en veux encore ou pas?

00:48:24
Est-ce que cela m’est utile?

00:48:27
Moi il m’arrive de regarder avec beaucoup de tendresse et d’amour le passé de ma mère,de mes grands-mères, de mes arrières-grands-mères, etc.

00:48:38
Je vois les choses qu’elles ont vécues de bien et je m’en sers pleinement,et j’en hérite et je les garde précieusement,et je vois des choses qui n’étaient pas forcément utiles et qui les ont parfois desservies.

00:48:53
Et bien ça je les remets en question.

00:48:56
Déjà j’analyse chez moi, est-ce que inconsciemment je le reproduis?

00:49:01
Il y a des choses que oui je reproduis.

00:49:03
Et dans ce cas-là, est-ce que j’ai envie de continuer de les reproduire?

00:49:08
Ah, peut-être pas.

00:49:09
Ok.

00:49:10
Je suis patiente envers moi-même.

00:49:13
C’est-à-dire, je ne vais pas me faire violence.

00:49:16
C’est difficile de se détacher de certaines choses.

00:49:19
Nos cultures sont très riches.

00:49:20
Il y a eu plein de belles choses, mais il y a eu aussi des choses moins belles.

00:49:24
Et ces choses-là, ce n’est pas renier mes ancêtres,parce que en Afrique de manière générale, les ancêtres c’est très important.

00:49:33
C’est ceux qui nous ont porté jusqu’ici, aujourd’hui.

00:49:38
Mais ce n’est pas renier mes ancêtres de dire, ça j’ai pas envie.

00:49:43
En fait ça c’était un de leurs bagages, j’ai envie de dire,qui pèsent beaucoup trop lourd pour moi.

00:49:48
Mais en fait ça, j’en veux pas.

00:49:51
Il faut être patient et être, j’ai envie de dire, bienveillant envers soi-même,pour oser dire, mais ça en fait j’arrête.

00:50:00
C’est le passé et c’est fini pour moi.

00:50:02
Et ce n’est pas ce que j’ai envie de transmettre à mes enfants non plus.

00:50:07
Et ensuite, c’est aussi de se reconnecter à soi physiquement.

00:50:13
D’oser aller explorer les espaces de son corps qu’on ne connaît pas.

00:50:19
Et bien évidemment, là je prends en compte toutes les cultures et tous les cultes,c’est-à-dire toutes les religions.

00:50:27
Je ne parle pas forcément de masturbation.

00:50:30
C’est d’aller se regarder.

00:50:32
Avec quoi je suis à l’aise et avec quoi je ne suis pas à l’aise.

00:50:37
Quelle partie de mon corps j’aime et quelle partie de mon corps je n’aime pas forcément.

00:50:41
Et pourquoi?

00:50:43
Parce que parfois, on se rend compte que c’est des choses dont j’ai hérité.

00:50:47
Ah, on m’a dit que ta ta ta ta ta ta.

00:50:49
Sauf que par exemple dans la culture occidentale, il fut un temps,je reviens toujours à décoloniser la sexualité,il fut un temps qu’il fallait être filiforme, ne pas avoir trop de fesses,ne pas avoir trop de poitrine, pas de hanches trop visibles, etc.

00:51:08
Il fut un temps.

00:51:09
Sauf qu’aujourd’hui quand on regarde,il y a beaucoup de femmes qui vont faire appel à la chirurgie esthétiquepour avoir des physiques un peu plus, avec des formes plus généreuses.

00:51:21
On voit bien qu’on est influencé par la culture dans laquelle on vit.

00:51:27
Donc pour des personnes qui sont d’ascendance étrangère,il y a plusieurs cultures qui s’entrechocquent.

00:51:35
Qu’est-ce que je prends chez une?

00:51:37
Qu’est-ce que je prends chez l’autre?

00:51:39
L’appropriation, ce qu’on appelle aujourd’hui un petit peu justement,qui est remise en question.

00:51:45
Où commence l’appropriation?

00:51:47
Qu’est-ce qui est ok de prendre dans une culture ou une autre?

00:51:50
Quand on a des privilèges et qu’on s’approprie des choses d’une culturequi a été piétinée, est-ce que c’est ok?

00:51:57
Ça soulève beaucoup d’autres questions aussi.

00:52:00
Oui, oui.

00:52:02
Allez, une dernière question.

00:52:03
Enfin, une ressource si tu as un livre, une recommandation, un podcast à transmettre.

00:52:08
C’est lequel, c’est quoi?

00:52:11
Hum, je n’en aurais tellement, mais je vais essayer de me limiter.

00:52:22
Pour ce qui concerne la sexualité,alors non, d’abord, je vais partir du féminin.

00:52:28
Pour ce qui est du féminin,pour les personnes, d’un point de vue général,il y a des podcasts, il y a le tien déjà,mais j’ai envie de dire, alors il y en a un,c’est celui d’Axel qui s’appelle Me, Myself and I.

00:52:49
Oui, Me, My Sex and I.

00:52:54
Pour les personnes afrodescendantes, en fait,Axel est une femme noire,féministe, qui aborde la sexualité avec son bagage à elle,et qui va interroger des femmes noiresconcernant la culture d’où elles viennent,et en même temps, comment elles vivent leur sexualité, leur féminin, aujourd’hui.

00:53:18
Donc je trouve que ce podcast est vraiment intéressant.

00:53:21
On mettra tout ça en d’autres épisodes,pour les personnes qui se demandent,comme ça je réécrirai tout ça.

00:53:28
Donc ça, c’est une ressource qui est pas mal.

00:53:30
J’aime bien aussi, alors ça n’a rien à voir avec la sexualité,mais pour ouvrir son regard à d’autres points de vue,d’ordre culturel, c’est les enfants du bruit et de l’odeur.

00:53:42
Génial comme podcast, je le recommande.

00:53:45
Pour comprendre justement tout ce qui est racisme systémique,et les conséquences que ça peut avoir, du coup sur nos enfants,mais en déduire également les conséquencesque ça peut avoir aujourd’hui sur les adultes.

00:54:00
Merci.

00:54:02
Voilà.

00:54:02
Merci pour ces recommandations, je les mettrais.

00:54:05
Et puis je mettrais aussi en note d’épisode,où est-ce que les personnes peuvent te retrouver,si des personnes ont envie de te contacter.

00:54:12
Quel est l’endroit pour te échanger avec toi le plus facilement possible?

00:54:16
Oui.

00:54:17
Tout en sachant que bientôt, on va dire dans les fourneaux,il y aura des moments de transmission,et en physique, et en visio,pour justement aborder tout ce qui est intimité et sacralité.

00:54:35
Voilà.

00:54:36
J’en dis pas plus, mais ce serait intéressant.

00:54:38
Voilà.

00:54:39
Viya Hippie, tu sais quand ça sort ou pas?

00:54:43
Avant la fin d’année.

00:54:44
Je travaille dessus, mais le temps me manque, on va dire,mais avant la fin d’année, il y aura quelque chose de concret.

00:54:50
Quand vous écouterez cet épisode, tenez-vous,suivez les actualités de Daniel pour savoir tout ça.

00:54:56
Daniel, un énorme merci,et merci beaucoup pour tout ce que tu nous as transmis,et j’espère que ce sera entendu, diffusé, partagé,pour que ta parole puisse atteindre beaucoup de personnes,et faire beaucoup de bien.

00:55:10
Merci à toi, Camille, merci pour cet échange.

00:55:13
Merci, à bientôt Daniel.

00:55:15
À bientôt.

00:55:17
Wow, quel échange avec Daniel.

00:55:19
J’ai appris énormément.

00:55:22
C’était super intéressant.

00:55:24
J’espère que ça vous a plu aussi.

00:55:26
J’espère que vous avez appris des choses,que ça a permis d’éveiller votre consciencepar rapport à la décolonisation de la sexualité,si c’est un terme que vous ne connaissiez pas.

00:55:37
Si vous avez aimé cet épisode,n’hésitez pas à lui mettre des étoiles,à partager vos avis, vos commentairessur votre plateforme d’écoute,ou même sur mon compte Instagram,CamilleParsSex.

00:55:48
Si vous êtes une marque de bien-être sexuelet que vous souhaitez sponsoriser un épisode,n’hésitez pas à me joindre sur mon adresse e-mailhello-at-camibattaillon.comJe vous dis à très vitepour un prochain épisode avec mes guests ou en solo.

00:56:03
En attendant de revenir dans vos oreilles,je vous souhaite de belles expériences intimes.

00:56:08
Adn’y a tout!

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