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# 27 Caroline Fierens : sexologie post-traumatique

🛎️ TW : Viol, agressions sexuelles.

Ce sujet peut réveiller des émotions, des souvenirs traumatisants. Je vous invite à l’écouter que si vous vous sentez prêt.e à le faire. Faites-vous accompagner par des professionnel.les si le besoin se fait ressentir.💓

Dans cet épisode, nous allons nous concentrer sur des traumatismes liés à des expériences sexuelles. Pour aborder ce sujet, ô combien délicat, je reçois ma consoeur Caroline Fierens. Caroline est criminologue, victimologue et sexologue spécialisée dans l’accompagnement du deuil et du trauma. Elle travaille en sexo post-traumatique (suite à des agressions sexuelles, relations non consenties, douleurs enregistrées, etc.) notamment en hypnose conversationnelle et en thérapie sensori-motrice.

 

Dans cet Ă©pisode, vous allez nous entendre parler de :

  • Comment les patient.e.s arrivent au cabinet? Et quelles sont leurs demandes ?
  • Qu’est-ce qui se passe dans le corps au moment d’une agression? Quels sont les symptĂ´mes post-traumatiques?
  • L’impact d’une expĂ©rience traumatisante sur la sexualitĂ©
  • La culpabilitĂ© ressenties par les victimes
  • Orgasme lors d’un viol ?
  • Quand un.e patient.e a oubliĂ© son agression (abus dans l’enfance, GHB, alcool…) est-ce possible de retrouver le souvenir en hypnose?
  • Posture professionnelle : Que faire ? Que dire ?

Pour retrouver mon invité.e :

Ressources pour aller plus loin :

Consultations en Belgique : 

en France: 

Mon compte instagram : @camilleparlesexe  -/- mon site internet : www.camillebataillon.com

Transcription :

00:00:00
Vous Ă©coutez Camille Parle Sex, votre podcast bien ĂŞtre sexuel inspirant.

00:00:10
Je suis Camille Bataillon, sexologue clinicienne.

00:00:13
Dans ce podcast, vous l’aurez compris, je parle de sexe, de la sexualitĂ© au sens large.

00:00:18
Ce podcast, c’est un peu comme dans ma vie.

00:00:21
Je fais les choses au plus simple, sans prise de tête et selon mes propres règles.

00:00:25
Je vous parle en suivant mon humeur du moment, ma motivation, mais surtout mon instinct.

00:00:29
Pour vous donner votre dose d’inspiration.

00:00:31
Avec mes invitĂ©s ou en solo, je souhaite vous donner la crème de la crème en sexologiepour rĂ©flĂ©chir ensemble Ă  la sexualitĂ© et vous offrir le meilleur de l’Ă©ducation sexuelle.

00:00:42
J’espère ainsi vous inspirer dans votre intimitĂ©, que ce soit seul, Ă  deux ou Ă  plusieurset faire vibrer votre sexualitĂ©.

00:00:49
Alors, bienvenue!

00:00:51
Aujourd’hui dans cet Ă©pisode, nous allons parler de sexologie post-traumatique.

00:00:58
Et pour ça, je reçois une de mes consoeurs, Caroline Fearens, avec qui nous avons étudiéensemble la sexologie en certificat en Belgique.

00:01:07
Elle est située du coup en Belgique.

00:01:09
C’est un Ă©pisode qui va parler de traumas et de traumatismes liĂ©s Ă  des expĂ©riencessexuelles.

00:01:14
C’est un Ă©pisode qui peut ĂŞtre difficile Ă  entendre pour certaines personnes, Ă  partageret pourtant tant essentiel.

00:01:20
Tous les sexologues, psychologues et autres professionnels de la relation d’aide vousdiront qu’une grande partie de leurs patientels a subi de près ou de loin des expĂ©riencessexuelles traumatisantes.

00:01:29
Ce sujet et cet épisode peuvent réveiller des émotions, des souvenirs traumatisants.

00:01:34
Je vous invite du coup Ă  l’Ă©couter que si vous vous sentez prĂŞte, prĂŞt Ă  le faireet Ă  ĂŞtre accompagnĂ© par des professionnels si le besoin se fait ressentir.

00:01:43
Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur des traumatismes liĂ©s Ă  des expĂ©riencessexuelles.

00:01:49
Nous allons nous intéresser aux symptômes post-traumatiques.

00:01:50
Comment peut-on travailler sur la mémoire émotionnelle si on a été victime? Quelsoutils sont à disposition des professionnels pour mieux accompagner les personnes souffrantdans leur corps, leur sexualité?

00:02:00
Pour aborder ce sujet ô combien délicat, je reçois ma consoeur Caroline Fearens.

00:02:06
Caroline est criminologue, victimologue et sexologue spĂ©cialisĂ©e dans l’accompagnementdu deuil et du trauma.

00:02:12
Elle travaille en sexo post-traumatique suite à des agressions sexuelles, des relationsnon consenties, des douleurs enregistrées, etc.

00:02:18
Notamment en hypnose, conversationnelle et en thérapie, sensorie, motrice.

00:02:23
Caroline, bienvenue sur le podcast.

00:02:25
Bonjour Camille!

00:02:26
Ça fait plaisir de se voir pour expliquer un petit peu à nos auditeurs et auditrices.

00:02:32
On a fait nos Ă©tudes de sexo ensemble, le certificat en sexologie en Belgique ensemble.

00:02:37
Donc ça fait plaisir de partager ce moment, toutes les deux ensemble sur ce podcast.

00:02:41
Oui, très plaisir de te retrouver.

00:02:44
Donc Top Profile, il est super intĂ©ressant et cette thĂ©matique des violences sexuelles,des abus, des agressions, c’est vraiment important d’en parler et j’avais vraiment envie de…

00:02:55
quelqu’un de pointu pour le faire pour que tu nous expliques tout ça.

00:02:59
Alors déjà, comment les patients et patientes arrivent à ton cabinet et quelles sont leursdemandes?

00:03:05
Alors moi je travaille dans deux cadres bien spécifiques.

00:03:08
Donc d’abord dans un cadre de toute première ligne, dans un service d’assistance aux victimespolicières, donc dans un commissariat de police.

00:03:17
Et je travaille d’autre part dans un cabinet privĂ©, dans mon cabinet en fait.

00:03:23
Donc ça dépend un peu de mon cadre de travail.

00:03:27
Donc dans le cadre de l’assistance policière aux victimes, les victimes me sont orientĂ©esgĂ©nĂ©ralement très très rapidement après les faits victimisants et par la police.

00:03:39
VoilĂ , le service est connu aussi au niveau de la commune.

00:03:44
Donc c’est une commune situĂ©e Ă  Bruxelles, Ă  Jet pour ĂŞtre prĂ©cise.

00:03:47
Et donc il y a parfois aussi des psychologues de maisons mĂ©dicales, de centres de planningfamiliaux qui m’orientent des victimes.

00:03:57
Alors ce sont des victimes d’infraction pĂ©nale de sinistres ou de catastrophes.

00:04:02
Donc je ne travaille pas que en sexo post-traumatique.

00:04:07
MĂŞme si parfois quand je travaille sur d’autres types de traumas, la thĂ©matique de la sexualitĂ©remonte et alors lĂ  on peut la travailler.

00:04:17
Alors lĂ  parfois ce n’est pas de la toute première ligne Ă©videmment, mais donc voilĂ .

00:04:23
Donc lĂ  c’est gĂ©nĂ©ralement la police ou les services locaux qui m’orientent les patients.

00:04:28
Dans le cadre de mon activitĂ© privĂ©e, ce sont plus souvent les autres services d’assistanceaux victimes qui m’orientent des patients.

00:04:37
Ou des mĂ©decins, beaucoup de mĂ©decins qui en fait au cours de leur consultation constatentque les symptĂ´mes qui surgissent proviennent d’un Ă©vĂ©nement traumatique.

00:04:49
Donc on commençait Ă  un moment bien prĂ©cis et qu’Ă  ce moment-lĂ  il s’est passĂ© ça.

00:04:55
Donc voilĂ .

00:04:56
Je travaille aussi avec des psy par exemple qui dans le courant de leur thĂ©rapie bloquenten fait, n’ont pas les outils nĂ©cessaires pour aborder le trauma.

00:05:09
Et donc là on décoince quelque chose et puis les patients continuent une psychothérapieclassique avec leur psychologue.

00:05:15
Super intéressant.

00:05:16
Et oui c’est vrai avec le trauma il y a des outils spĂ©cifiques et tu nous en parlerasaprès et donc il faut ĂŞtre formĂ© pour ça.

00:05:22
Et mĂŞme moi en tant que sexologue, et puis il y a plein de sexologues qui diront qu’unetrès grande majoritĂ© de leurs patientels a eu des traumatismes de près ou de loinpar rapport Ă  la sexualitĂ© et des Ă©vĂ©nements traumatisants liĂ©s Ă  la sexualitĂ© et Ă l’intime.

00:05:38
Et il faut se sentir en capacité de recevoir ça avec les outils appropriés.

00:05:42
Donc bien sĂ»r de toujours recommander, rĂ©fĂ©rencer Ă  une personne comme toi par exemple oud’autres personnes qui ont ces outils lĂ  quand on traite du trauma parce que ce n’estpas Ă  prendre Ă  la lĂ©gère.

00:05:52
Et tu disais du coup c’est vraiment diffĂ©rent, enfin diffĂ©rent dans le sens oĂą quand c’estvia la police c’est vraiment la première ligne, l’agression vient d’arriver.

00:06:01
Donc peut-ĂŞtre qu’il n’y a mĂŞme pas encore des symptĂ´mes post-traumatiques comme c’esttout rĂ©cent.

00:06:07
Et en cabinet lĂ  ça peut ĂŞtre effectivement plutĂ´t des expĂ©riences qui ont pu avoirlieu peut-ĂŞtre mĂŞme dans l’enfance ou des annĂ©es auparavant c’est ça?

00:06:16
Oui, oui vraiment.

00:06:18
Donc c’est vrai qu’au niveau de la police c’est super intĂ©ressant de travailler rapidementmĂŞme si effectivement comme tu le disais les symptĂ´mes ne sont pas encore apparus.

00:06:27
Mais on peut dĂ©jĂ  dans un premier entretien d’Adam Nez dĂ©terminer si la personne a plusun profil Ă  faire de l’Ă©vĂ©nement difficile un trauma ou pas.

00:06:38
Donc et plus vite on agit en fait sur ce qui s’est passĂ©, plus les, enfin moins les risquesde dĂ©velopper un trauma sont prĂ©sents.

00:06:49
En cabinet privĂ© c’est vrai que je rencontre parfois des personnes qui ont 65 ans qui medisent « ben voilĂ  je viens vous voir parce que je vis en dehors de ma vie depuis plusieursannĂ©es, j’ai du mal Ă  prendre des dĂ©cisions, j’ai du mal… » alors quand on creuse unpeu parfois « et votre sexualitĂ© comment ça se passe? » « ah j’ai du mal Ă  lâcherprise, j’ai du mal Ă  vivre les choses en pleine conscience.

00:07:14
» Et lĂ  parfois je dis « mais et c’est depuis quand ça? » « ben je sais pas moi,ça fait 40 ans.

00:07:20
Ah? Ça a passé il y a 40 ans.

00:07:23
» Et puis elle cherche un peu « ah ben il y a 40 ans j’ai Ă©tĂ© abusĂ©.

00:07:26
» Et donc en seconde ligne je rencontre parfois des gens qui ont vĂ©cu des agressions sexuellesil y a des annĂ©es et comme tu disais parfois dans l’enfance.

00:07:37
Donc alors soit il y a un symptĂ´me qui est un peu latent comme ça et avec lequel cespersonnes vivent pas confortablement mais fonctionnent tout Ă  fait normalement et parfoiselles viennent me voir parce que ce trauma ressurgit Ă  l’occasion d’un autre Ă©vĂ©nementdifficile qui parfois n’a rien Ă  voir avec la sexualitĂ©.

00:08:03
Et donc voilĂ  c’est vraiment intĂ©ressant de creuser en fait, de dire ok qu’est-cequi s’est passĂ© Ă  ce moment lĂ ? Qu’est-ce que vous avez vĂ©cu? Et voilĂ .

00:08:12
Et tu parlais du profil justement en prĂ©vention, un profil de personne qui pourrait ĂŞtresujet Ă  justement un symptĂ´me post-traumatique, c’est quoi dans le profil qui pourrait fairedire ça? Une fragilitĂ©, des dĂ©pressions passĂ©es, c’est quoi exactement?

00:08:28
Ouais alors on peut jamais dire exactement si la personne va dĂ©velopper un trauma oupas parce que c’est vraiment quelque chose de très très subjectif.

00:08:36
Donc parfois quelqu’un a vĂ©cu quelque chose d’extrĂŞmement grave et ne dĂ©veloppejamais de trauma sur cet Ă©vĂ©nement lĂ  et parfois la personne a vĂ©cu quelque chosequi peut paraĂ®tre un peu une chose anodine au regard de l’extĂ©rieur et elle va dĂ©velopperun trauma.

00:08:52
Alors ce qui peut nous alerter au dĂ©part c’est dĂ©jĂ  est-ce que la personne est bienintĂ©grĂ©e socialement? Est-ce qu’elle a beaucoup de ressources au niveau de ses Ă©motions?

00:09:05
Est-ce qu’elle est crĂ©ative? VoilĂ .

00:09:08
Il y a toutes ces choses lĂ  qui sont assez gĂ©nĂ©rales et puis quand on parle du trauma,une autre chose qui est super intĂ©ressant c’est de demander comment la personne a rĂ©agiau moment du trauma.

00:09:21
Alors est-ce qu’elle a eu l’occasion d’agir ou est-ce qu’elle n’a pas eu l’occasiond’agir? Alors est-ce qu’elle a eu l’occasion d’agir simplement au niveau concret en faithein? C’est-Ă -dire se dĂ©fendre, attaquer? VoilĂ  c’est ça.

00:09:37
Parfois la personne n’a pas eu l’occasion d’agir parce que quelqu’un d’autre l’aempĂŞchĂ© d’agir mais parfois aussi elle n’a pas pu agir parce qu’elle a Ă©tĂ© sidĂ©rĂ©e,elle a Ă©tĂ© complètement figĂ©e parce que la situation Ă©tait tellement incomprĂ©hensiblequ’elle n’a pas pu l’intĂ©grer.

00:09:56
Et donc ces Ă©motions en fait Ă©norme Ă©norme Ă©norme n’ont pas pu ĂŞtre gĂ©rĂ©es et quandces Ă©motions ne peuvent pas ĂŞtre gĂ©rĂ©es qu’est-ce qu’on fait? On se fiche quoi.

00:10:06
Et donc ce qui est super intĂ©ressant c’est de poser la question et qu’est-ce que vousavez fait Ă  ce moment lĂ ? J’ai rien fait, ok, est-ce que c’Ă©tait un ne rien fairestratĂ©gique on va dire parce que lĂ  il s’agit de faire quelque chose donc finalement quelqu’unqui fait le mort il fait rien mais en fait il fait quelque chose.

00:10:30
OĂą est-ce que vous n’avez pas pu agir? Parce que vous Ă©tiez figĂ©.

00:10:35
Alors lĂ  Ă©videmment quand on parle d’agression sexuelle la sidĂ©ration elle est très trèssouvent prĂ©sente et c’est un gros problème aussi.

00:10:43
Là on peut en reparler par rapport à la plainte, par rapport à la culpabilité derien avoir fait.

00:10:50
Oui avant d’aller plus loin parce qu’on parle de trauma, est-ce que tu peux rappelerdĂ©jĂ  qu’est-ce qu’est un trauma? Quels sont les symptĂ´mes post-traumatiques aussi?

00:10:59
Pour moi un trauma c’est un Ă©vĂ©nement difficile qui reste difficile.

00:11:05
Donc ça veut dire que les émotions qui ont été vécues au moment du trauma restentactives.

00:11:12
Donc le trauma au lieu de passer dans la mĂ©moire autobiographique on va pouvoir parler de cequi s’est passĂ© en disant ah lĂ  ça a Ă©tĂ© horrible, Ă©pouvantable, j’ai vĂ©cu ci etça mais sans Ă©motions, enfin peut-ĂŞtre avec des Ă©motions mais qui ne posent pas problème.

00:11:30
L’Ă©vĂ©nement difficile devient un trauma quand les Ă©motions rattachĂ©es Ă  l’Ă©vĂ©nementrestent actives.

00:11:36
Ça veut dire que par la suite les Ă©motions qui vont ĂŞtre vĂ©cues ne seront pas en lienavec l’ici et maintenant mais seront en lien avec un Ă©vĂ©nement du passĂ©.

00:11:47
Et comme le travail des Ă©motions c’est de nous transmettre de l’information surce qui se passe et de nous permettre de nous adapter, si les Ă©motions ne sont pas en lienavec l’instant prĂ©sent elles ne vont pas nous permettre de nous adapter.

00:12:02
Et donc on va avoir des comportements qui sont complètement décalés par rapport àla réalité.

00:12:09
Par exemple en sexualitĂ© j’ai vĂ©cu quelque chose de difficile.

00:12:16
L’Ă©motion reste active, je me retrouve après dans une situation, une relation quiest tout Ă  fait en Ă©quilibre, qui est respectueuse, qui est chaleureuse, enfin tout ce qu’on veut,paf c’est l’Ă©motion de danger qui se remet en place.

00:12:32
Et cette Ă©motion lĂ  va dire ferme-toi, dĂ©connecte-toi et ça peut provoquer un manque de dĂ©sirde manière gĂ©nĂ©rale, parce que quand toutes les relations sexuelles se passent mal iln’y a plus de dĂ©sir, ça peut provoquer des douleurs comme une disparuignie du vaginisme,ça peut provoquer une anorgasmie, une impossibilitĂ© de lâcher prise et donc typiquement lĂ  onest dans une situation oĂą l’Ă©motion n’est pas adaptĂ©e Ă  l’instant prĂ©sent mais esten lien avec un Ă©vĂ©nement du passĂ©.

00:13:04
Super intĂ©ressant parce qu’effectivement comme tu dis c’est vraiment les situationsqu’on voit le plus quand il y a eu justement des agressions, des traumas et puis finalementaujourd’hui elle et lĂ  je parle plus, c’est souvent quand mĂŞme des femmes en sĂ©ancequi ont ce vĂ©cu lĂ  et qui disent mais aujourd’hui j’ai du vaginisme ou j’ai des douleurs ouj’ai plus le libido et pourtant avec mon compagnon, ma compagne, tout se passe bien, alors souventc’est avec le compagnon parce que ça peut aussi ĂŞtre souvent ils ont Ă©tĂ© victimesde par un homme et ça peut renvoyer aussi pas mal de choses aussi d’ĂŞtre avec un partenairemĂŞme s’il est bienveillant comme tu disais des Ă©motions rattachĂ©es Ă  ce trauma quisont toujours actives aujourd’hui au moment prĂ©sent alors que mĂŞme dans ce moment prĂ©sentfinalement elle est en sĂ©curitĂ©.

00:13:52
Exactement.

00:13:53
Et d’ailleurs j’ai des patientes aussi par rapport Ă  ça qui après une agression ettu parlais d’anorgasmi qui ont du mal Ă  en fait sentir des sensations, elles disentje ne ressens rien, on a beau faire je ne ressens rien, qu’est ce qui se passe dansle corps et tu parlais aussi de se figer des Ă©motions, on n’arrive pas Ă  les intĂ©grerdonc on se fige mais lĂ  au niveau du corps quand on ne ressent plus ces sensations est-ceque tu peux donner des pistes d’explication?

00:14:18
Oui alors ce qui se passe souvent c’est que quand on a trop d’Ă©motions et qu’oncomprend pas ce qui se passe on se dissaussit donc ça veut dire que je donne toujours l’exempled’une boĂ®te Ă©lectrique, quand il y a trop de machines sur la boĂ®te Ă©lectrique qu’estce qui se passe?

00:14:37
La boîte disjoncte en fait donc les plombs sautent et ça évite en fait à la maisonde prendre feu.

00:14:45
Quand on vit un Ă©vĂ©nement qu’on n’arrive pas Ă  intĂ©grer, qu’on ne comprend pas,qu’il ne rentre pas dans nos repères et tout ça, les Ă©motions en fait sont tellementĂ©normes que le cerveau, donc notre boĂ®te Ă©lectrique en fait, que notre cerveau pourĂ©viter qu’on ne s’effondre complètement, qu’on prenne feu disjoncte en fait.

00:15:08
Et donc il y a ce qu’on appelle un phĂ©nomène de dissociation qui est un phĂ©nomène oĂąla victime sort de son corps pour ne plus vraiment vivre les Ă©motions et la douleurque vit le corps.

00:15:25
Et donc on entend très souvent d’ailleurs des tĂ©moignages de victimes qui disent « moij’ai vĂ©cu la scène de haut, en fait j’Ă©tais Ă  l’extĂ©rieur et je me voyais me fairevioler par d’autres personnes ». Et donc lĂ  je dis me faire violer parce que c’estce qui revient souvent mais il faut peut-ĂŞtre qu’on revienne sur ce terme lĂ .

00:15:47
Tu peux revenir sur ce terme.

00:15:49
On reviendra dessus.

00:15:50
Et donc en fait ce phĂ©nomène dissociatif il est super utile au moment de l’agression.

00:15:58
Par contre certaines personnes restent dissociées pendant des heures, des jours, des mois, desannées.

00:16:06
Et quand je parlais tout Ă  l’heure des personnes qui viennent en me disant « benvoilĂ  moi je vis Ă  cĂ´tĂ© de ma vie, je ne sais pas prendre une dĂ©cision, je ne saispas faire un choix, j’ai l’impression d’ĂŞtre spectateur de ce qui se passe mais pas acteur». Souvent l’origine de cette situation lĂ  c’est un phĂ©nomène dissociatif.

00:16:22
Et pour les personnes qui nous Ă©coutent et qui peut-ĂŞtre se disent « ben en faitfinalement je me retrouve lĂ -dedans » et qui commencent peut-ĂŞtre Ă  paniquer aussiet Ă  dire « mince qu’est-ce qu’elles peuvent faire aussi ». Alors je sais qu’onanticipe un petit peu aussi sur les outils mais lĂ  juste en Ă©coutant ça, si ellespaniquent ou elles se disent « je me retrouve dans cette situation », qu’est-ce qu’ellespeuvent faire?

00:16:44
Alors je pense que le mieux c’est de consulter quelqu’un qui est spĂ©cialisĂ© lĂ -dedans.

00:16:49
Moi la manière dont j’accueille ça c’est d’abord en fait de permettre Ă  la personnede raconter ce qui s’est passĂ©.

00:16:57
De raconter, raconter, raconter.

00:17:00
Et en racontant en fait on va remettre de la chronologie, on va faire des liens entredes faits et en fait ça va diminuer cette sensation d’ĂŞtre dissociĂ©, on va mettredes mots en fait sur ce qui s’est passĂ© pour rendre les choses objectives et pas seulementsubjectives, pas seulement ĂŞtre quelque chose qui est flou, qui est… enfin voilĂ  parceque c’est souvent le bazar total.

00:17:25
Il y a souvent des pĂ©riodes d’anesthĂ©sie et d’amnĂ©sie complète.

00:17:29
Donc des personnes qui ont oublié certains passages de leur agression.

00:17:35
Donc en fait ce qu’on fait pour commencer c’est qu’on remet du lien, c’est qu’onremet des mots sur les choses.

00:17:41
Après, il y a des outils comme l’hypnose, comme le MDR que je ne pratique pas mais jesais que ça fonctionne super bien aussi.

00:17:50
Tu peux expliquer si tu ne le pratiques pas mais est-ce que tu sais l’expliquer?

00:17:53
Donc le MDR c’est une thĂ©rapie qui fonctionne sur le mouvement des yeux ou des sons dansles oreilles ou des tapotements et des choses comme ça qui vont en fait faire passer desĂ©vĂ©nements d’une partie du cerveau Ă  l’autre et qui donc vont remettre chaquechose Ă  sa place.

00:18:12
Alors je ne peux pas en dire beaucoup plus parce que je ne la pratique pas en fait.

00:18:16
Par contre en hypnose ce qu’on va faire c’est aller revisiter en fait la scène etla transformer.

00:18:25
Alors on sait très bien que c’est de l’imaginaire, les gens ne deviennent pas fous, ils ne disentpas qu’ils ont transformĂ© leur agresseur en un jardin, ils savent bien que ça ce n’estpas possible.

00:18:33
Mais par contre on peut aller modifier le scénario pour modifier les émotions quisont rattachées.

00:18:40
Et quand je dis modifier le scĂ©nario on peut par exemple mettre de l’action lĂ  oĂą iln’y a pas pu en avoir au moment de l’agression.

00:18:49
Et donc on peut par exemple faire ce qu’on appelle dans notre jargon des actes de triomphe,c’est Ă  dire voilĂ  j’ai Ă©tĂ© agressĂ©, j’ai Ă©tĂ© complètement sidĂ©rĂ©, paralysĂ©,je n’ai pas su rĂ©agir.

00:19:05
Ok maintenant on est dans un cadre sĂ©curisĂ©, vous ĂŞtes accompagnĂ©, qu’est ce qu’on vafaire? Ah ben lĂ  je vais le repousser, je vais le frapper, je vais lui cracher dessus,ou il y a quelqu’un qui va venir m’aider, et voilĂ  on va pouvoir en fait faire ces actesde triomphe.

00:19:23
Alors il y a les thĂ©rapies cognitivo-comportementales comme l’hypnose et comme le MDR qui en faitjouent sur les pensĂ©es pour changer en fait les comportements.

00:19:38
Et alors il y a les thĂ©rapies comme par exemple la thĂ©rapie sensorimotrice que j’utiliseaussi oĂą on utilise les comportements pour jouer sur les Ă©motions.

00:19:48
Et donc lĂ  on va pouvoir par exemple dire ok lĂ  j’observe dans votre corps qu’ily a quelque chose qui se passe dans votre main, qu’est ce qui se passe dans votre main,dans ma main il y a de la peur, il y a de la colère, ok qu’est ce qu’on va faire deça? Et on utilise alors le mouvement pour faire ces actes de triomphe en fait.

00:20:07
Donc c’est comme ça, en tout cas c’est comme ça que moi je travaille sur les traumas.

00:20:12
ThĂ©rapie sensorimotrice, donc c’est par le mouvement, c’est ça, par le mouvementque du coup on remet action, on crĂ©e, on restructure aussi les Ă©vĂ©nements avec sonpropre discours peut-ĂŞtre, avec les Ă©lĂ©ments qu’on a envie de mettre qui font qu’on faitacte, comment tu parlais lĂ , acte de triomphe.

00:20:32
Pour se sentir en fait dans sa toute puissance dans des moments oĂą on a perdu le contrĂ´lefinalement.

00:20:38
Oui, c’est ça.

00:20:39
Et alors le mouvement, alors ça ne doit pas ĂŞtre des grands mouvements, ça peut ĂŞtredes tout petits mouvements, en fait ça part vraiment de ce que le thĂ©rapeute observechez le patient quand il raconte l’Ă©vĂ©nement traumatique.

00:20:49
Et quand je parle de mouvement ça peut ĂŞtre aussi par la voix, ça peut ĂŞtre aussi parla respiration, c’est vraiment une thĂ©rapie qui se penche aussi sur l’ici et maintenant.

00:21:02
Donc quand vous racontez la scène qui s’est passĂ©e Ă  ce moment lĂ , qu’est-ce qui sepasse dans votre corps aujourd’hui? Et donc on utilise vraiment la pleine conscience pouraller travailler sur des Ă©vĂ©nements du passĂ©.

00:21:14
Donc c’est assez, c’est très sympa.

00:21:17
Oui c’est sympa et très, enfin j’ai l’impression quand mĂŞme holistique dans le sens oĂą onutilise bien sĂ»r les Ă©motions, on parle, on discute, on Ă©change mais on utilise aussile corps, on utilise les outils de pleine conscience, c’est vraiment, j’ai l’impressionque ça englobe en fait finalement plein d’outils qui sont super pertinents et encore plusdans cette thĂ©matique lĂ .

00:21:40
Et je voulais revenir sur le terme, je me suis fait violer, est-ce que tu peux en direplus?

00:21:46
Alors ça c’est ce qu’on entend tout le temps, je me suis fait violer, je me suis fait agresser,je me suis fait… Et je pense que quelque part ça, ça peut provenir, alors bon dĂ©jĂ c’est dans le langage courant, enfin je veux dire mĂŞme les policiers utilisent ce langagelĂ  et nous on les reprend toujours en disant non, non, elle ne s’est pas fait violer, ellea Ă©tĂ© violĂ©e, elle a Ă©tĂ© agressĂ©e, elle n’a pas de responsabilitĂ© lĂ -dedans.

00:22:09
Dire je me suis fait violer, c’est quelque part comme s’il y avait quelque chose devolontaire alors qu’il n’y a que du subit dans l’histoire.

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Moi j’ai l’impression que ces termes lĂ , peut-ĂŞtre qu’historiquement ils viennentdu fait que la sociĂ©tĂ© n’avait pas envie de prendre certaines choses en charge et quedonc finalement laisser la victime prendre tout en charge dont la responsabilitĂ©, laculpabilitĂ©, etc.

00:22:34
Ça arrangeait bien tout le monde mais je crois qu’il y a quand mĂŞme quelque choseaussi de l’ordre de la sidĂ©ration, c’est que quand on n’a pas pu agir, il y a unegrande culpabilitĂ© en fait et de cette culpabilitĂ© peut venir une Ă©motion de responsabilitĂ©en fait.

00:22:51
Mais finalement, j’ai quand mĂŞme pas vraiment dit non quoi.

00:22:55
J’aurais pu crier, peut-ĂŞtre que quelqu’un m’aurait entendu, j’aurais pu faire ça,je ne l’ai pas fait donc peut-ĂŞtre que quelque part j’ai un petit peu participĂ© Ă  ce quis’est passĂ©.

00:23:04
Alors qu’en fait, une fois que le phĂ©nomène de la sidĂ©ration est compris et intĂ©grĂ©par la victime, elle comprend qu’elle ne pouvait rien faire en fait Ă  part se dissocierpour Ă©viter de prendre feu, pour Ă©viter de disjonter, pour Ă©viter de s’effondrer totalement.

00:23:27
Tout est intéressant.

00:23:30
DĂ©jĂ  les mots ont une importance comme tu dis et je pense que c’est bien de penserles mots qu’on utilise parce qu’effectivement, on se dit « je me suis fait violer », « jeme suis fait agresser », on le subit et presque c’est une responsabilitĂ© sur les Ă©paulesdes victimes et alors qu’il faut remettre Ă  sa place en fait qui est la victime et quiest la personne qui agresse.

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Donc les mots ont une importance et aussi dans ce sentiment de vĂ©cu aussi, comme tudisais pour beaucoup de victimes, ce qu’on retrouve c’est la culpabilitĂ©, la honte,« j’ai pas dit non » ou mĂŞme aussi dire « en fait je crois que j’ai eu un orgasmedu… », enfin « j’ai une sorte d’excitation mĂŞme pendant un viol », ça voulait peut-ĂŞtredire que j’en avais envie et qui viennent avec ces questions-lĂ  aussi en cabinet desexologie et c’est important en fait de rappeler aussi du coup la fonction aussi du corps etqui le corps rĂ©agit Ă  un stimuli sexuel, c’est peut-ĂŞtre pas excitant, on peut l’interprĂ©terde manière subjective, c’est pas excitant, par contre le corps il est stimulĂ© d’unecertaine façon et va rĂ©agir de manière physiologique pour se protĂ©ger aussi finalements’il y a pĂ©nĂ©tration ou agression pour que ça soit peut-ĂŞtre le moins violent possiblepour le corps mais ça veut pas dire que c’est forcĂ©ment quelque chose de voulu, on appelleça la non-concordance de l’excitation finalement oĂą il se passe quelque chose dans notre corps,par exemple on lubrifie, par exemple on peut ressentir des spasmes du plancher pèlvienqu’on va traduire par un orgasme mais finalement dans le vĂ©cu, dans le subjectif, ça n’arien Ă  voir. Exactement et c’est super intĂ©ressant quetu abordes ce sujet lĂ  parce que c’est quelque chose qui vient souvent ou parfois les femmes

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prennent des sĂ©ances et des sĂ©ances avant de nous dire mais vous savez quoi en faitj’ai eu un orgasme et lĂ  c’est super intĂ©ressant de pouvoir leur expliquer mais vous savezl’orgasme c’est quelque chose de mĂ©canique, c’est quelque chose qui ne se contrĂ´le pasen fait c’est votre corps qui rĂ©agit Ă  quelque chose de mĂ©canique et c’est pasparce que vous avez un orgasme que vous avez Ă©tĂ© consentante et c’est vraiment superintĂ©ressant de faire la part des choses en fait et c’est exactement la mĂŞme chose commepar exemple un corps qui est en grand danger peut se mettre en Ă©tat de mort feinte enfait et c’est pas quelqu’un qui fait semblant d’ĂŞtre mort c’est quelqu’un dont le corpsen fait toutes les caractĂ©ristiques du corps se sont mises en Ă©tat de mort et puis quandle danger disparaĂ®t la personne tout d’un coup pouf pouf elle ressuscite quoi et enfait l’orgasme c’est exactement la mĂŞme chose ou la lubrification c’est exactementla mĂŞme chose c’est le corps qui rĂ©agit ça peut ĂŞtre un mĂ©canisme de dĂ©fense aussiok j’ai un orgasme ça veut dire que c’est fini quelque part et donc c’est très trèsintĂ©ressant de pouvoir expliquer ça Ă  la victime pour la dĂ©culpabiliser en fait.

00:26:33
Très intĂ©ressant puisqu’en plus souvent ça va ĂŞtre mon corps m’a trahi, mon corpsm’a trahi pourquoi il a eu du plaisir ou pourquoi il a rĂ©agi comme ça et d’expliquer lĂ  cequ’on vient d’expliquer finalement c’est dire non en fait votre corps est votre amiil a Ă©tĂ© lĂ  pour vous aider dans cette situation lĂ  mĂŞme si au premier abord çane semble pas mais quand on comprend la mĂ©canique quand on comprend en fait les stratĂ©giesde rĂ©silience mĂŞme du corps il a Ă©tĂ© lĂ  pour vous et ça je pense que c’est uneĂ©tape importante aussi pour qu’ensuite les personnes se reconnectent Ă  ce corps finalementrĂ©apprennent Ă  l’aimer parce que bah souvent suite Ă  des agressions ou des traumas ilpeut y avoir ce dĂ©samour vis Ă  vis du corps qui les a trahis qui les a lâchĂ©s qui aĂ©tĂ© figĂ© dans un moment ou alors elle voulait simplement courir et s’enfuir et je trouveça important peut-ĂŞtre dans l’Ă©tape d’acceptation et de reconnection.

00:27:24
Votre corps ne vous a pas trahi il vous a sauvĂ© la vie en fait et c’est vraiment intĂ©ressantmaintenant ce qui est très intĂ©ressant aussi c’est de se dire qu’une femme par exemplequi a eu un orgasme pendant un viol peut avoir besoin de violence par la suite pour retrouverl’orgasme parce qu’elle enregistre aussi orgasme Ă©gale violence et donc lĂ  aussic’est super intĂ©ressant en fait de pouvoir aller travailler sur le viol pour dire nonen fait votre corps vous a sauvĂ© la vie mais c’est pas dans des circonstances pareillesque vous allez avoir du plaisir ou peut-ĂŞtre oui enfin après chacun sait de rester ouvertpar rapport Ă  ça mais si la patiente est dĂ©rongĂ©e par le fait de devoir ĂŞtre quelquepart un peu violentĂ©e pour arriver Ă  un orgasme c’est important d’aller chercher d’oĂą çavient.

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Oui oui oui oui oui parce que ça peut ĂŞtre ça aussi j’ai besoin d’ĂŞtre avec des partenairesqui me violentent un petit peu pour justement ressentir des sensations donc comme tu disc’est intĂ©ressant et aussi dans l’autre cas oĂą par contre ça va ĂŞtre j’ai besoin moide prendre pouvoir et d’ĂŞtre maĂ®tresse de ce qui se passe pour prendre du plaisir parceque si je me retrouve dans la mĂŞme position dans la mĂŞme situation dans laquelle j’aiĂ©tĂ© violentĂ©e je peux pas lâcher prise.

00:28:50
Exactement oui ça arrive aussi qui est un Ă©change de rĂ´le en fait si je suis pas dansla prise de pouvoir ça veut dire que je suis abusĂ©e quelque part et donc lĂ  c’est rĂ©tablirl’Ă©quilibre en fait dans tout ça mais c’est ça qui est passionnant en fait c’est d’observerles choses alors d’observer les comportements sans se dire qu’ils sont dysfonctionnelsen fait ils ont une fonction Ă  ce moment lĂ  quelque part sans les sortir de la normalitĂ©dire ok vous avez ce comportement lĂ  mais il ne vous convient pas ça veut pas direque c’est un comportement dysfonctionnel mais on peut peut-ĂŞtre travailler sur le faitqu’il y a des comportements qui ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s mais que vous ne devez pas ĂŞtreenfermĂ©s dans ce comportement lĂ  on peut ouvrir les choses maintenant je pense queet ça c’est quelque chose qu’on voit aussi beaucoup quand on travaille sur le trauma c’estque des symptĂ´mes post-traumatiques sont vus comme des dysfonctions et sont vus commedes problèmes en fait ce qui fait que beaucoup de personnes qui ont vĂ©cu un trauma sontpsychiatrisĂ©es par exemple je pense aux personnalitĂ©s borderline ou bipolaire ou paranoĂŻaque ouparfois on dit enfin on les Ă©tiquette psychiatrique alors qu’en fait elles sont simplement traumatisĂ©esdonc lĂ  tu soulignes l’importance aussi d’ĂŞtre formĂ© finalement aussi justement Ă  formerdu coup au trauma pour aussi pouvoir identifier sans forcĂ©ment Ă©tiqueter mais du coup de

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se dire qu’est ce qu’il y a derrière et pouvoir accompagner ces personnes lĂ  puisquesi on pouvait les accompagner sur leurs symptĂ´mes post-traumatiques peut-ĂŞtre que ça les aideraitjustement dans leur psychisme en fait exactement exactement et je trouve ça très rassurantque dans les formations trauma en tout cas dans les formations que je suis il y a quandmĂŞme pas mal de psychiatres et que la psychiatrie s’ouvre un peu Ă  tout ça aussi notammenttout ce qui est en lien avec des addictions Ă  l’alcool aux drogues etc mais parfoisles addictions aux substances c’est aussi une forme de dissociation quelque part etdonc ça peut-ĂŞtre que ça entretient une dissociation qu’on pourrait Ă©liminer entravaillant sur le trauma et donc que la personne n’aurait plus besoin de se dissocier Ă  l’aidede substances parce qu’en fait le trauma est rĂ©glĂ© et c’est le docteur Gabor MatĂ©qui parle beaucoup aussi des traumas qui conduisent justement Ă  l’addiction et que finalementen fait penser l’addiction sous forme de peut-ĂŞtre il y a eu des expĂ©riences traumatisanteset de pouvoir les accompagner et donc comme tu disais que toutes les personnes qui travaillentaussi en addictologie puissent ĂŞtre formĂ©es justement aussi au trauma et se pencher lĂ -dessusoui je pense que ça serait vraiment intĂ©ressant et lĂ  alors on a quand mĂŞme parlĂ© principalementaussi des femmes qui ont subi des traumas est-ce que tu vois une diffĂ©rence quand c’est

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des hommes qui vivent des traumatismes et lĂ  de l’ordre bien sĂ»r sexuel alors lĂ dĂ©jĂ  je vois une diffĂ©rence c’est que les hommes consultent beaucoup moins que les femmespourquoi donc je ne sais pas c’est je crois que c’est plus difficile socialement de sedire je vais consulter en tant qu’homme je vais ĂŞtre cru aussi peut-ĂŞtre il ya decet ordre lĂ  enfin dans mon hypothèse aussi c’est dĂ©jĂ  de manière gĂ©nĂ©rale les hommesont plus de difficultĂ©s Ă  aller voir le mĂ©decin des psy et cetera des sexologues mais encoreplus dans ce sujet si tabou oĂą on se dit finalement en tant comme je ne peux pas ĂŞtreagressĂ© parce que c’est moi normalement la personne dominante et lĂ  j’ai subi uneagression et est dĂ©jĂ  c’est peut-ĂŞtre honteux aussi pour eux de se sentir honteux mais est-ceque je vais ĂŞtre cru aussi oui et je pense que la honte aussi est importante que c’estenfin les hommes que j’ai accompagnĂ© donc dĂ©jĂ  il n’y en a pas eu beaucoup mais j’essayede me souvenir comme ça mais ceux que j’ai accompagnĂ© c’Ă©tait des abus pendant l’enfanceen fait mais alors c’est aussi est-ce que ça remet quelque chose en question par rapportĂ  ma virilitĂ© par rapport oui je crois que c’est encore beaucoup plus tabou en fait chezles hommes et que qui parle beaucoup moins de ça et c’est dommage parce qu’en fait beaucoupd’hommes je pense ont vĂ©cu des traumas d’ordre sexuel alors parfois on en rencontre aussi

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il y a aussi des traumas de l’ordre de quand il y a quelque chose qu’eux interprètes commeune petite dysfonction comme une Ă©jaculation prĂ©maturĂ©e ou un trouble de l’Ă©rectionou voilĂ  il y a aussi certains qui ressentent une honte parce que la femme leur reprochedonc ça j’en ai dĂ©jĂ  eu pas mal aussi mĂŞme quand le trouble de l’Ă©rection par exempleest dĂ» Ă  une prise de mĂ©dicaments après opĂ©ration du coeur par exemple chose commeça c’est super dur pour eux d’entendre une femme qui dit ben voilĂ  on t’a castrĂ© ont’a et oui il y a vraiment quelque chose de l’ordre de la puissance de la luttefinalement qui doit ĂŞtre en forme et effectivement un jugement finalement de la part de la partenairefait beaucoup de mal et joue encore plus sur l’estime de soi et l’estime de soi si ona une faible estime de soi en tant qu’homme on peut perdre confiance et confiance danssa capacitĂ© Ă©rectile aussi et donc on entre dans ce cercle aussi vicieux du trouble Ă©rectileet de la difficultĂ© Ă  s’en sortir je voulais revenir aussi tu parlais on parlait un peude consentement et c’est vrai que ces dernières annĂ©es on en parle de plus en plus et il ya des fois des personnes qui se disent mais en fait en y rĂ©flĂ©chissant maintenant quej’ai conscience de ce qu’est le consentement de sa dĂ©finition il y a plein de situationsoĂą finalement j’ai vĂ©cu des relations non consenties ou j’ai vĂ©cu du viol conjugal

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est ce que lĂ  par exemple en parlant de viol conjugal ça peut ĂŞtre traumatisant pourcertaines personnes oui bien sĂ»r bien sĂ»r et lĂ  c’est sĂ»r que la notion de consentementelle est en fait elle est assez rĂ©cente j’ai l’impression et elle est super intĂ©ressanteparce que moi ce que je rencontre beaucoup beaucoup comme situation ce sont des relationsqui Ă©taient consenties jusqu’Ă  un certain stade et pas pour d’autres choses donc typiquementc’est ok c’est moi qui l’ai chauffĂ© j’avais envie d’une relation sexuelle la relationsexuelle s’est bien passĂ©e et puis tout d’un coup l’homme a voulu me sodomiser etlĂ  j’Ă©tais plus consentante mais Ă  partir du moment oĂą j’Ă©tais consentante pour lereste on dit oh bah oui tu Ă©tais consentante tu Ă©tais consentante quoi mais c’est queĂ  chaque instant en fait la femme a la possibilitĂ© et doit mĂŞme pouvoir dire non et l’hommedoit pouvoir l’entendre et donc c’est difficile parce que souvent le fait d’avoir donnĂ© unpeu on a l’impression qu’on peut plus faire marche arrière oui et en mĂŞme temps je trouvec’est pour ça que c’est important si dans le consentement que les personnes aient ladĂ©finition complète parce que quand on l’a du coup voilĂ  je la reprends le consentementil doit ĂŞtre clair donc ça doit ĂŞtre on parle d’un oui enthousiaste on doit entendreun oui ou en tout cas quelque chose d’enthousiassement libre c’est Ă  dire sans pression ni menace

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ou ni chantage donc c’est quand mĂŞme assez des fois gris cette zone lĂ  il doit ĂŞtreĂ©clairĂ© c’est Ă  dire qu’on ne peut pas le faire pendant le sommeil du ou de la partenaireni sous l’effet de substance et actualiser dans le sens qu’on peut le retirer Ă  toutmoment c’est Ă  dire que vous pouvez ĂŞtre dans les prĂ©liminaires dans les caressesdans justement peut-ĂŞtre un comme tu disais dans ton exemple un rapport avec pĂ©nĂ©trationvaginale et puis lĂ  le partenaire veut sodomie vous avez le droit de dire non parce que votreconsentement doit ĂŞtre actualisĂ© pour chaque nouvelle pratique Ă  chaque moment donc voilàça c’est important aussi de le savoir de savoir que vous avez cette permission lĂ  finalementde dire non maintenant je crois que c’est une question qui est difficile alors si sion parle d’une relation sexuelle hĂ©tĂ©rosexuelle et et ça peut ĂŞtre difficile pour l’hommeaussi de se dire mais comment finalement je suis sĂ»re qu’elle est consentante qu’ellesoit consentante est ce que je dois demander toutes les cinq minutes et ça t’es d’accordou pas d’accord et ça et en fait c’est quand mĂŞme une notion qui est très très difficilemais pour les deux partenaires je pense sans compter que l’homme n’est pas toujours consentantnon plus pour ce que lui fait la femme peut-ĂŞtre que parfois l’homme n’a pas envie d’unefellation en tout cas Ă  ce moment lĂ  parce qu’il a peur que ça mette fin trop vite Ă 

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la relation ou quoi il doit aussi pouvoir dire non j’ai pas envie lĂ  maintenant attentionlĂ  va plus vite lĂ  va plus lentement va donc le consentement on parle toujours duconsentement des femmes mais le consentement c’est dans les deux sens et je pense qu’enfait il n’y a qu’une seule chose qui peut aider c’est le dialogue parce que effectivementun partenaire ne va pas tout le temps demander Ă  l’autre toutes les dix minutes et ça t’essĂ»r que tu veux bien que je fasse et ça t’es sĂ»r il faut quelque part du lâcher priseet de la spontanĂ©itĂ© aussi donc c’est vraiment une question très très dĂ©licate alors Ă©videmmentl’exemple que j’ai donnĂ© avec la pĂ©nĂ©tration vaginale qui pousse tout d’un coup d’Ă©rablevers une pĂ©nĂ©tration annale ça il est assez clair de pouvoir dire non ça c’est sĂ»r maisdans toute la relation il faut du consentement tout le temps et lĂ  il n’y a pas de recettemiracle Ă  part dialoguer dialoguer dialoguer mettez peut-ĂŞtre des petits signes quand jefais ce petit truc lĂ  c’est ça mais c’est je trouve qu’en tant que sexo et moi je travailletrès très peu avec des couples comme je travaille principalement en post-trauma jetravaille très peu avec des couples mais je pense que c’est super intĂ©ressant dans uncouple de dire comment on communique au moment de la relation sexuelle super passionnantet je renvoie justement les auditeurs et auditrices Ă  l’Ă©pisode sur le consentement justement

00:39:38
oĂą on aborde comment voilĂ  qu’est ce que le consentement dans l’Ă©pisode 3 commentle mettre en pratique et bien sĂ»r Ă  la suite de ça il ya des couples qui me disent maisnous des fois oĂą je la rĂ©veille oĂą je le rĂ©veille pendant la nuit pour qu’on fassel’amour est ce que ça c’est du consentement ou pas ou la question aussi rĂ©cemment etc’Ă©tait très intĂ©ressant d’une forme de pression de j’ai envie d’un enfant lĂ  j’aivraiment envie d’un enfant et je lui parle Ă  chaque fois de mon ovulation et il sentque j’ai envie de faire l’amour parce que je suis en ovulation est ce que du coup c’estdu consentement ou pas est ce que je suis en train de le pressuriser donc ça soulèveplein de questions et on n’a pas toutes les rĂ©ponses et c’est pas si facile que ça maisencore une fois la clĂ© c’est dĂ©jĂ  dans parler dans parler et de trouver ensemblefinalement au sein du couple en fait ce qui est ok ou non mais voilĂ  mais je voulaisrebondir aussi du coup par rapport parce qu’on parlait consentement et aussi par rapportaux personnes lĂ  dans le cas oĂą ce ta des patientes qui aurait oubliĂ© leur agressionqui ont oubliĂ© leur agression soit parce que ça a Ă©tĂ© des abus dans l’enfance soitparce qu’elles ont Ă©tĂ© droguĂ©es GHB soit parce qu’il y avait trop d’alcool est ceque c’est possible et ou utile de se souvenir de ça et par exemple par l’hypnose comme

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tu disais c’est une demande que j’ai quand mĂŞme assez rĂ©gulièrement en fait le GHBvoilĂ  il y a eu on en entend un petit peu moins maintenant maintenant c’est autrechose mais pendant plusieurs annĂ©es j’ai eu très rĂ©gulièrement des victimes qui venaientporter plainte mais elles savaient pas vraiment pourquoi elles venaient porter plainte parcequ’elle s’Ă©tait rĂ©veillĂ©e dans un lit complètement massacrĂ© et que donc elle avaitbien compris qui s’Ă©tait passĂ© quelque chose mais impossible de savoir ce qui s’Ă©taitpassĂ© exactement donc dĂ©jĂ  lĂ  il y a tout un accompagnement Ă  faire par rapport Ă la plainte par rapport Ă  retracer les faits jusqu’Ă  ce qu’il y ait l’amnĂ©sie totaleet le trou noir quoi et alors souvent ces personnes me disent est ce qu’en hypnosevous pouvez retrouver la vĂ©ritĂ© retrouver ce qui s’est passĂ© est ce qu’on va pouvoiralors ça moi je fais jamais parce que je ou alors enfin je peux le faire mais en leurdisant on est toutes les deux ok sur le fait qu’on va inventer ce qui s’est passĂ© qu’onva on va crĂ©er un scĂ©nario je me souviens comme ça d’une dame qui me disait voilĂ enfin violĂ©e sous ghb très très blessĂ© et elle me disait ma hantise c’est qu’ily a eu plusieurs agresseurs lĂ  normalement si j’y rĂ©flĂ©chis par rapport Ă  avec quij’ai bu un verre oĂą je suis allĂ© etc normalement il n’y en avait qu’un mais ma hantise c’est

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qu’il y en a eu plusieurs est ce qu’on peut en hypnose voir si on avait un ou plusieursmoi je sais pas on sait pas faire ça par contre si ça vous arrange mieux qui en a eu qu’unon va aller revivre ensemble votre agression avec un agresseur et tant qu’on y est onva pouvoir faire des actes de triomphe on va pouvoir le transformer on va pouvoir lefaire mais Ă  ce moment lĂ  on est toutes les deux d’accord sur le fait que ce qu’onva faire c’est travailler sur l’imaginaire et pas sur la rĂ©alitĂ© qu’on va pas faireremonter des souvenirs j’avais par exemple comme ça une dame qui Ă©tait venue me voirelle avait tous les symptĂ´mes d’agression sexuelle dans l’enfance mais elle ne sesouvenait de rien et c’est sa mère qui lui a toujours racontĂ© qu’elle avait Ă©tĂ© abusĂ©emais sans lui dire par qui ni quand ni comment et donc elle a grandi en fait avec cetteidĂ©e qu’elle avait Ă©tĂ© abusĂ©e sans savoir quoi elle est venue me voir en me disant est-cequ’on peut retrouver mon agresseur en hypnose non on va pas retrouver votre agresseur ily a trop de risques de biais en fait donc voilĂ  et peut-ĂŞtre que si vous avez mis çade cĂ´tĂ© il y a peut-ĂŞtre un cĂ´tĂ© stratĂ©gique lĂ  dedans donc moi je vais pas venir balancertoutes vos stratĂ©gies non plus.

00:43:44
Oui c’est parce que c’est la question si souvent si je me souviens de rien mais quej’ai l’impression que effectivement dans mon entourage on m’a dit que j’ai Ă©tĂ© abusĂ©emais je me souviens de rien est-ce que c’est utile d’aller creuser ou au contraire on selaisse tranquille?

00:43:57
Oui moi je pense qu’on peut se laisser tranquille pour la petite histoire cette dame lĂ  ellea complètement pris le contrĂ´le de son hypnose en me disant il y a une porte devant moi etderrière la porte il y a la vĂ©ritĂ© alors lĂ  moi je l’ai accompagnĂ© en disant est-ceque vous voulez qu’on aille ouvrir la porte oui je vais ouvrir la porte pour trouver lavĂ©ritĂ© lĂ  elle a ouvert la porte et la pièce Ă©tait vide et donc elle m’a dit enfait j’ai jamais Ă©tĂ© violĂ©e on m’a racontĂ© des conneries voilĂ  et donc ça c’est parexemple un travail qu’on peut faire en hypnose c’est accompagner la personne mais allerrechercher une vĂ©ritĂ© ça on ne le fait pas alors est-ce que cette femme a Ă©tĂ© violĂ©eou pas violĂ©e en attendant ses symptĂ´mes ont disparu et c’est quand mĂŞme ça l’objectifen fait.

00:44:48
D’aller vers du mieux.

00:44:49
Exactement.

00:44:50
Et bien oui parce que tu y a eu aussi plein d’histoires oĂą ah oui j’avais fait des sĂ©ancesd’hypnose et puis en fait finalement le praticien hypnotiseur ou hypnotiseuse m’a dit j’aiĂ©tĂ© agressĂ©e j’ai Ă©tĂ© violĂ©e ça c’est pas toi qui vient mettre des mots parce qu’ily a eu plein d’histoires aussi dans le sens des choses inventĂ©es des agressions inventĂ©esou ou rĂ©elles on n’en sait rien point d’interrogation mais après des sĂ©ances d’hypnose.

00:45:16
Oui moi j’ai des patients qui viennent consulter suite Ă  un rendez-vous chez alors soit quelqu’unqui fait de l’hypnose soit parfois mĂŞme un kinĂ© ou un nutritionniste ou qui leur a ditah lĂ  lĂ  lĂ  c’est votre corps qui parle il s’est sĂ»rement passĂ© ceci ceci cela eten fait le trauma c’est pas ce qui se serait passĂ© le trauma c’est la sĂ©ance avec lethĂ©rapeute et donc moi j’ai des patients qui viennent consulter pour ça en disantdepuis que je suis allĂ©e lĂ  et qu’on m’a dit ça j’ai des symptĂ´mes et en fait alorslĂ  c’est compliquĂ© parce que lĂ  on doit retravailler la sĂ©ance ou on doit travaillerl’imaginaire ce que cette sĂ©ance est venue rĂ©veiller ou induire.

00:46:08
Oui.

00:46:09
Et donc je crois quand mĂŞme qu’en tant que thĂ©rapeute on a une responsabilitĂ© qui estimportante et qu’on doit jamais oublier en fait c’est que l’objectif c’est que lapersonne aille mieux après et pas d’aller touiller dans des choses parfois le cerveauet le corps ont très très bien fait leur boulot et on fait en sorte que la personneva bien c’est pas Ă  nous et pour moi un thĂ©rapeute doit vraiment ĂŞtre en positionbasse il doit vraiment accompagner son patient il doit marcher Ă  cĂ´tĂ© de lui il doit pasmarcher devant et le tirer pour aller plus vite ou aller oĂą il veut pas aller donc moic’est vraiment ma vision de l’accompagnement c’est qu’on n’est pas lĂ  pour pousser pourtirer pour soulever on est lĂ  pour accompagner observer les changements et soutenir ceschangements mais pas pour induire quoi que ce soit.

00:47:07
Faisons la transition justement parce que tu as dĂ©jĂ  donnĂ© des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponsemais dans ce podcast il y a beaucoup aussi il y a pas mal de sexologues qui nous Ă©coutentou de thĂ©rapeutes en relation d’aide et qui peuvent des fois se demander comment justementbien accompagner les personnes victimes de violences sexuelles que faire que dire peuxtu nous dire ce qui est important dans l’accueil des patients et des patientes.

00:47:30
Alors dĂ©jĂ  l’accueil simplement accueillir dans de bonnes conditions dans un lieu quiest sĂ©curisant quand c’est pas possible par exemple dans le travail de première ligneon n’est pas toujours dans un lieu accueillant ou sĂ©curisant mais alors on doit amĂ©nagerun accueil autre que le lieu on doit en tout cas au milieu du commissariat par exempledevant tout le monde.

00:48:00
VoilĂ  donc c’est emmener la personne dans un lieu oĂą elle va se sentir en sĂ©curitĂ©en toute confidentialitĂ© c’est aussi rappeler le principe de la confidentialitĂ© du secretprofessionnel et alors voilĂ  moi je veux mettre beaucoup d’humains dans mon accueilmon cabinet il est super accueillant il y a un petit cafĂ© ou une tisane oĂą il est dĂ©jĂ venu.

00:48:27
C’est une idĂ©e bien tu faudras que tu nous donnes la fin dis nous oĂą il est pour lespersonnes qui sont en Belgique justement.

00:48:32
Il est Ă  Ytre Ă  l’espace ouvert Ă  Ytre donc c’est un centre pluridisciplinaire etpeut-ĂŞtre qu’après je pourrais parler des diffĂ©rents ponts qu’on fait entre thĂ©rapeutesoui pour moi c’est vraiment important d’avoir un beau lieu chaleureux oĂą la personne sesent accueilli oĂą on met ensemble un cadre qui est respectueux et c’est vrai que souventles patients arrivent en disant qu’est ce qu’on sent bien chez vous qu’est ce que c’esthumain et quand on a vĂ©cu une expĂ©rience comme un viol par exemple mais qui est quelquechose de tout Ă  fait dĂ©shumanisĂ© retrouver de l’humain en fait c’est dĂ©jĂ  thĂ©rapeutiqueen fait donc je pense que l’accueil il est super important ce qui est super importantpour moi aussi c’est de mais on en discutait tout Ă  l’heure c’est d’adopter une postureprofessionnelle basse oĂą on accompagne et pas oĂą on vient scouer en fait les patientset alors cette posture professionnelle elle passe aussi par des attitudes en fait uneforme de synchronisation corporelle verbale on va utiliser le mĂŞme vocabulaire que lespatients on va pas faire les intĂ©leaux qui viennent avec des termes techniques on sesynchronise en fait avec la personne et pour moi ça ça ça valorise vraiment une bonnequalitĂ© d’Ă©coute on est lĂ  pour la personne et pour les personnes qui se dirait justementqu’ils sont pas armĂ©s pour ça et qu’ils disent mais que dire après que faire donc bien sĂ»r

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la posture etc mais il ya bien sĂ»r aussi l’importance des mots et la difficultĂ© des fois trouverles bons mots et donc beaucoup de thĂ©rapeutes qui disent je sais pas quoi dire j’ai peurd’ĂŞtre maladroit maladroite est-ce que ça t’as des petites pistes des petits outilsalors moi je demande aux gens je leur ai Ă©coutĂ© je vais peut-ĂŞtre dire des bĂŞtisesje vais peut-ĂŞtre dire un mot qui vous convient pas parce que je vis pas dans votre tĂŞteet dans votre corps et et mais je pose des questions très franches en fait et je leurdis de me dire stop de me de m’aiguiller aussi sur la manière dont eux ils ont envie queje m’adresse Ă  eux et donc mais ça ça dĂ©marre dĂ©jĂ  tout simplement par dire voilĂ  vousvous prĂ©sentez vous avez envie que je vous appelle comment que je vous appelle monsieurmadame par votre prĂ©nom par votre surnom vous voulez quand on travaille par exemple avecune population transgenre ou en transition mais vous voulez que je vous genre commentet vous voulez que je vous tutoie ou que je vous vois comment vous vous avez envie dem’appeler pour moi ça c’est ok par contre ça ça ne l’est pas et donc ça passe aussipar ça c’est crĂ©er du lien en fait c’est entrer en lien avec la personne qui vientnous voir et ce que j’entends c’est aussi crĂ©er un cadre ultra sĂ©curisant finalementavec cette posture basse cette posture d’accueil d’Ă©coute et de et de comment on interagit

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avec l’autre mais en se basant sur ce que l’autre a besoin et envie finalement bienplus que ce que vous dites c’est aussi comment vous ĂŞtes avec la personne et presque ily a presque pas grand chose Ă  faire si ce n’est d’ĂŞtre dans l’Ă©coute et en fait ona les clĂ©s presque de ce que la personne a besoin oui souvent il suffit d’observeren fait de lui demander mais aussi d’observer quelqu’un qui va parler comme ça tout doucementon va pas se mettre Ă  parler super fort voilĂ  quelqu’un qui a un rythme de parole trèstrès lent on va pas parler très très vite enfin c’est vraiment ouais se synchroniseren fait ce quelqu’est faire miroir finalement aussi faire miroir ça rassure aussi beaucoupalors ma dernière question ma question phare de ce podcast c’est si les gens ne devaientretenir qu’une chose de la sexualitĂ© et ou de l’Ă©ducation sexuelle qu’est ce quece serait pour toi voilĂ  il ya tellement de choses Ă  retenirqui ne te vient pas forcĂ©ment la plus le voilĂ  c’est celle qui vient en premier alors cellequi me vient en premier c’est peut-ĂŞtre qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise sexualitĂ©que la seule bonne sexualitĂ© c’est celle qui convient aux deux partenaires ou qui convientĂ  soi tout seul quand quand on n’est pas en couple ou mĂŞme quand on est en coupleen fait c’est de dire qu’il n’y a pas une recette il n’y a pas il n’y a pas un livre

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de recette de voilĂ  comme on fait un bon gâteau au chocolat mais voilĂ  comment onfait une bonne relation sexuelle la seule bonne relation sexuelle c’est celle qui convientĂ  celui qui la vit en fait gĂ©nial j’adore merci beaucoup oĂą est-ce que les personnespeuvent te retrouver justement si tu veux parler un petit peu plus aussi de tout le cabinetde ce que tu proposes Ă  l’espace ouvert donc en me spĂ©cialisant très très fort en traumaalors se spĂ©cialiser très fort ça a beaucoup d’avantages mais ça a aussi des inconvĂ©nientsc’est qu’il ya plein de choses qu’on ne sait pas faire et donc mon souhait ça a Ă©téça a vraiment Ă©tĂ© de m’entourer de personnes qui ont des pratiques diffĂ©rentes de la mienneet qui vont pouvoir offrir des accompagnements complĂ©mentaires en fait et donc Ă  l’espaceouvert je me suis entourĂ© par exemple d’un coach physique qui va donc c’est un coachsportif mais chez nous on appelle ça un coach physique parce que c’est pas toujours du sportqui fait avec ses clients et donc Ă  qui par exemple je vais pouvoir orienter des patientsqui ont Ă©tĂ© sidĂ©rĂ©s qui ont Ă©tĂ© figĂ©s que moi je remets en mouvement on va diredans les objectifs et tout ça mais une fois qu’il s’agit de travailler sur la remise enroute du corps en tant que tel c’est un coach physique qui prend le relais je travailleaussi avec une praticienne en shiatsu qui est d’ailleurs spĂ©cialisĂ©e aussi dans l’accompagnement

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du trauma et qu’elle va elle va plus travailler sur les Ă©nergies moi je suis pas je saispas travailler sur les Ă©nergies on a aussi une praticienne en acupuncture qui va aussipouvoir travailler avec les outils de la mĂ©decine chinoise sur les traumas et surd’autres choses on a une profileuse alimentaire qui va pouvoir aussi travailler sur les Ă©motionsĂ  travers l’alimentation par exemple on a des coachs qui vont pouvoir une fois quela personne est remise en mouvement celle qui qui Ă©tait pas du tout actrice de sa vielĂ  ok gĂ©nial je deviens plus actrice mais maintenant tout je dois tout remettre enmarche hop j’envoie chez une coach qui on a encore on a des masseuses super intĂ©ressantson a trois masseuses Ă  l’espace au vert qui travaillent toutes les trois de manière diffĂ©rentesuper intĂ©ressants pour reconnecter au corps donc voilĂ  on est une Ă©quipe de 13 personnesmaintenant vous pouvez nous retrouver Ă  hittre donc Ă  l’espace au vert on a un siteinternet espace au vert tirĂ© hittre.be et alors on a une page facebook aussi l’espaceau vert Ă  hittre sur facebook avec tout ce qu’on organise comme activitĂ©merci beaucoup caroline je mettrai toutes les informations dans les notes de l’Ă©pisodej’Ă©tais content d’ĂŞtre au micro avec ma collègue ma consoeur caroline ferrence pourparler de cette thĂ©matique de la sexologie post traumatisante c’est un sujet elle a

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montrĂ© Ă  quel point elle le vit elle l’accompagne si bien au quotidien et donc ça m’a faitĂ©normĂ©ment plaisir qu’elle rĂ©ponde positivement Ă  cette invitation et j’ai trouvĂ© ce cetĂ©pisode tellement enrichissant il ya tellement de choses qu’on a abordĂ© et pour vous quil’Ă©coutez que vous avez vĂ©cu ça des expĂ©riences traumatisantes de près ou de loin j’espèreque ça a pu donner des pistes j’espère que ça a pu aussi dĂ©culpabiliser s’il y a de laculpabilitĂ© de pouvoir vous donner confiance si par exemple il ya une paire de confiance une hontevis Ă  vis Ă  des expĂ©riences que vous avez pu peut-ĂŞtre vivre subir je vous invite grandementĂ  aller regarder sa page ou alors Ă  contacter des psychologues qui sont spĂ©cialisĂ©s en traumasi cet Ă©pisode vous a plu cet Ă©pisode vous a fait du bien cet Ă©pisode vous a permis de mettre desmots sur des choses que vous avez vĂ©cu alors je suis contente que vous l’ayez Ă©coutĂ© mĂŞme sipeut-ĂŞtre certains passages n’ont peut-ĂŞtre pas Ă©tĂ© Ă©vidents je vous remercie pour votre Ă©couteje vous remercie pour votre fidĂ©litĂ© pour faire vivre ce podcast pour le diffuser n’hĂ©sitez pasĂ  le partager Ă  votre entourage Ă  des amis Ă  quelqu’un qui peut-ĂŞtre se retrouve lĂ  dedansaujourd’hui dans une sexologie dans une sexualitĂ© pardon post traumatique n’hĂ©sitez pas Ă  le partageraussi Ă  des professionnels de la santĂ© qui accompagnent sĂ»rement aussi des personnes quiont eu des violences sexuelles au cours de leur vie je vous dis Ă  très vite en attendant de revenir

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dans vos oreilles je vous souhaite de belles expériences intimes à bientôt

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