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#50 Les violences conjugales



TW : Violences conjugales

  • Erratum : ma consoeur que vous entendez au micro, s’appelle Julie Lambert-Carabin (et non Caranbin).

Cette semaine, le podcast va se focaliser sur les violences et principalement les violences conjugales. Vous avez l’habitude maintenant avec ce podcast, mais je tiens à vous informer que je vais aborder le sujet des violences et que ce que je peux dire peut peut-être réveiller des choses en vous, des émotions intenses, une reviviscence du trauma. La première chose à faire est de prendre soin de vous, si avec ce que je viens de dire vous avez des doutes à aller plus loin dans l’écoute de cet épisode, alors je vous invite à ne pas l’écouter et à faire autre chose qui vous fasse du bien, et de vous faire accompagner par des professionnels. 

On verra dans cet épisode la définition des violences conjugales, ce qui différence les violences conjugales de disputes saines au sein d’un couple , le cycle de la violence,, la spirale infernale qui empêche les victimes de partir, les conséquences de cette violence, etc. Ce travail de recherche est basé sur mes cours suivis, à ce sujet-là, à l’université de l’Uqam à Montréal avec une professeure très intéressante Amélie Gauthier-Duchesne.

Dans cet épisode, je vais parler de :

  • Comment définir ce que sont les violences
  • Prévalence
  • Cycle de la violence
  • Pourquoi la personne violentée ne part pas ?
  • Mécanismes des violences
  • Comment les détecter ?
  • Leurs conséquences 
  • Présence pour les victimes

Ressources pour aller plus loin :

Transcription :

00:00:00
Vous écoutez Camille Parle Sex, votre podcast bien être sexuel inspirant.

00:00:10
Je suis Camille Bataillon, sexologue clinicienne.

00:00:13
Dans ce podcast, vous l’aurez compris, je parle de sexe, de la sexualité au sens large.

00:00:18
Ce podcast, c’est un peu comme dans ma vie.

00:00:21
Je fais les choses au plus simple, sans prise de tête et selon mes propres règles.

00:00:25
Je vous parle en suivant mon humeur du moment, ma motivation, mais surtout mon instinct.

00:00:29
Pour vous donner votre dose d’inspiration.

00:00:31
Avec mes invités ou en solo, je souhaite vous donner la crème de la crème en sexologiepour réfléchir ensemble à la sexualité et vous offrir le meilleur de l’éducation sexuelle.

00:00:42
J’espère ainsi vous inspirer dans votre intimité, que ce soit seul, à deux ou à plusieurset faire vibrer votre sexualité.

00:00:49
Alors, bienvenue !

00:00:53
Hello, bonjour, bonjour, je suis ravie de me retrouver dans vos oreilles, dans vos écouteursou en haut-parleur dans vos voitures.

00:01:00
Est-ce que je sais aussi que vous m’écoutez sur le trajet du moulot quand c’est en voitureou quand c’est à pied, en vélo, en trottinette, mais faites attention quand même aussi.

00:01:09
Bref, je suis ravie de vous retrouver pour ce premier épisode du mois de juin.

00:01:13
Et on va attaquer le mois de juin avec un sujet pas évident, un sujet dont on parlede plus en plus et il faut pour que ça cesse.

00:01:21
On va parler des violences conjugales.

00:01:23
Alors aujourd’hui, c’est un épisode en solo et jeudi, ce sera un épisode avec macollègue Julie Lambert-Karambin qui va parler justement des auteurs et autrices de violencesconjugales.

00:01:32
Mais du coup, pour préparer cet épisode avec ma consoeur Julie, j’avais envie devous faire un petit topo avant sur les violences conjugales, faire un peu de théories, qu’onvoit un petit peu les chiffres, qu’on sache ce dont on parle, les violences conjugales.

00:01:46
Qu’est-ce que c’est exactement ? Qu’est-ce qui différencie des violences conjugalesd’une dispute un peu échauffée dans un couple ? Quel est le cycle de la violence ? Quelssont les mécanismes des violences ?

00:01:56
Comment on peut détecter ces violences et quelles peuvent être les ressources pours’informer en tant que victime, en tant que entourage de la victime et même en tantqu’auteur et autrice ? Ça, ça sera surtout dans le prochain épisode.

00:02:07
Comme je disais, cette semaine, le podcast va se focaliser sur les violences et principalementles violences conjugales.

00:02:12
Vous avez l’habitude maintenant sur ce podcast, mais je tiens à vous informer que je vaisaborder le sujet des violences et que ce que je peux dire peut peut-être réveiller deschoses en vous, peut peut-être vous rappeler des choses, peut peut-être vous faire penserà quelqu’un.

00:02:26
Et donc si jamais il y a des émotions intenses qui arrivent, une revivissance du trauma oud’expérience négative et vous sentez que ça vous dépasse, la première chose à fairec’est de prendre soin de vous.

00:02:37
Si avec ce que je viens de vous dire là, vous avez des doutes à aller plus loin dans l’écoutede cet épisode, alors je vous invite à ne pas l’écouter et à faire autre chose quivous fasse du bien et de vous faire accompagner par des professionnels de la santé.

00:02:49
Ensuite, jeudi l’épisode numéro 50 va mettre en lumière le travail indispensablede la prise en charge des auteurs et autrices de violences conjugales avec mon invité JulieLambert-Karambin qui est intervenant psychosocial au sein d’une association.

00:03:01
Cet épisode en solo qui vient aborder les violences conjugales, leurs définitions, parlerdu cycle de la violence, la spirale infernale qui empêche les victimes de partir, pourquoielles ne partent pas, les conséquences de cette violence, tout ce travail de théorie,de recherche est basé sur mes cours suivis à ce sujet-là à l’université de Lucamà Montréal.

00:03:18
C’était en 2018 je crois, ça remonte, avec une professeur d’ailleurs qui était superintéressante Amélie Gauthier-Duchesne et donc c’est important que je la cite parceque ce que je vais vous dire est inspiré de son travail mais aussi de plein de ressourcesque je vais vous mettre dans les notes de l’épisode donc allez les voir une fois quevoilà, arrêtez de conduire etc. mais allez les voir et il y aura des ressources sur deshors série que j’ai pu écouter dans des podcasts sur reprendre sa liberté, femmeset violences, l’enquête sur les violences et rapports de genre qui a été fait en 2015,les violences à l’égard des femmes, plein d’enquêtes à ce sujet-là et des associations,des aides aux victimes donc allez voir sur les notes du podcast.

00:04:04
Et pour commencer du coup cet épisode je voulais revenir sur la définition de ce quesont les violences conjugales et pour ça je vais laisser ma consoeur Julie que vous allezentendre dans l’épisode juste après l’épisode numéro 51, j’avais dit que c’était le numéro50 mais c’est le numéro 51.

00:04:21
Elle revient sur ces termes-là parce que ça lui semblait essentiel alors Julie elle estbasée en Belgique à Bruxelles et donc elle se base sur les définitions en Belgique maiselle reprend de manière globale aussi donc voilà ça vous donne un ordre d’idée aussipar rapport aux violences conjugales ce qu’on entend.

00:04:38
Oui Kémy je reprends par rapport à une question que tu m’as posée sur les définitions de laviolence conjugale et c’est vraiment passionnant parce que en Belgique on a une définition autourde l’appareil judiciaire qui a été proposée par le collège des procureurs généraux et donc ça c’estce qu’on appelle la col 4 en 2006 et qui a été révisée en 2015 et qui va dire que la violenceconjugale c’est toute forme de violence physique sexuelle psychique ou économique entre des épouxou personnes cohabitantes ou ayant cohabité entretenu ou ayant entretenu une relation affectiveou sexuelle durable et en fait la violence c’est tous les comportements punissables qui par un acteou une omission causent un dommage à la personne lésée donc finalement ça s’ancre uniquement dansle cadre des infractions et donc forcément de ce système pénal il y a plusieurs comportementsde violence qui sont par exemple pas légiférés et qui ne rentrent pas dans ce cadre là mais quicausent quand même des préjudices et pour lequel on a des conséquences psychologiques et à côté deça en fait ce qui est intéressant c’est que la Belgique s’est dotée d’une définition officiellesuite à un PAN donc en fait les PAN c’est les plans d’action nationaux contre les violencesbasées sur le genre et suite à un PAN il y a eu cette définition qui a été adoptée en 2006 parle ministère par les ministres fédéraux communautaires et régions en Belgique enfinça a un petit peu long mais qui définit la violence conjugale en apportant une intention

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donc elle estime que la violence vise à contrôler ou à dominer l’un des partenaires elle comporteet là il y a une liste plus exhaustive de comportements les agressions les menaces lescontraintes verbales physique sexuelle économique répéter ou amener à se répéter donc dansl’idée ça fait référence aussi au cycle des violences de Walker il estime également que lesenfants sont victimes à part entière de ces violences pas seulement témoins mais ont un statutspécifique et fait un rappel par rapport à l’histoire ou même au point de vue sociaux etdonc il y a cette il ya ce paragraphe qui dit qu’il paraît que dans la grande majorité lesauteurs de ces violences sont des hommes et les victimes des femmes et les violences dans lesrelations intimes sont la manifestation dans la sphère privée de relations de pouvoir inégalesentre les femmes et les hommes encore à l’oeuvre dans notre société et la définition continue endisant que cela vise des couples mariés ou non hétérosexuels ou homosexuels qu’ils cohabitentce qui est intéressant c’est finalement la visée féministe de cette définition et également lefait que nous dans notre travail vu qu’on va prendre en charge des personnes qui viennent parla voie pénale on va plutôt adopter l’autre définition même s’il ya beaucoup de gris delecture qui peuvent être utilisés et on va prendre en charge tout comportement de violencequel qu’il soit dans le cadre du couple ou de la famille. Merci Julie pour tes définitions et je

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voulais ajouter du coup la définition du service public français. Les violences conjugales sontpunies par la loi qu’elles visent un homme ou une femme qu’elles soient physiques psychologiquesou sexuelles. Il s’agit de violences commises au sein des couples mariés, paxés ou en union libre.

00:08:27
Si vous êtes victime et que vous signalez les faits, vous pouvez être aidé et protégé,vous pouvez bénéficier de l’aide et de la protection quelle que soit votre nationalitéet quelle que soit la durée de votre séjour en France. Alors on peut se demander aussi quellessont les prévalences au niveau des violences conjugales. Avant d’aborder en France,je voulais vraiment reprendre une méta analyse de 2022 qui regroupe plus de 366 études mondialespour estimer la prévalence au niveau mondial, régional et national de la violence physiqueou sexuelle ou des deux exercées par un partenaire intime à l’encontre des femmes,et ça c’était sur l’année 2018. Donc ces données proviennent de plus de 160 pays et régions quicouvrent du coup plus de 90% de la population mondiale de femmes et de filles à partir de15 ans voire plus. Et à l’échelle mondiale, on estime que 27% des femmes âgées de 15 à 49 ans,ayant déjà été en couple, ont subi des violences physiques ou sexuelles ou les deux de la part deleurs partenaires intimes au cours de leur vie. On voit que cette violence commence tôt,qu’elle touche les adolescentes et les jeunes femmes, entre 15 à 19 ans, ça c’est une proportionde plus de 24%, des femmes âgées de 15 à 19 ans, et 26% de femmes âgées de 19 à 24 ans ayantdéjà subi cette violence au moins une fois depuis l’âge de leurs 15 ans. Bien sûr il existe desvariations au niveau régional et national, on se rend compte que les pays à faible revenu font

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état d’une prévalence beaucoup plus élevée de la violence que par exemple des pays à revenusplus élevés. Et en France du coup en 2015, il y a eu une enquête selon l’enquête Virage qui aété menée par l’Institut National d’études démographiques, recense plus de 285 000 femmesqui ont été victimes de violences physiques ou sexuelles d’un partenaire ou ex-partenaire.

00:10:13
Alors il existe différentes formes de violence, celles qui nous viennent en tête plus facilementquand on parle de violence conjugale et vous pouvez faire l’exercice, qu’est-ce qui vous vient en tête ?

00:10:23
Généralement les gens vont dire ah bah c’est de la violence physique. Maintenant on commence à deplus en plus parler aussi de la violence psychologique qui est une forme de violence,mais il y en a d’autres comme la violence sexuelle et la violence économique, c’est celle dont onparle qui est un peu plus récente mais la violence économique est une forme de violence également.

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Alors la violence physique c’est par exemple des coups, des gifles, des bousculades, des morsures,une contrainte physique, lancer des objets sur l’autre, utiliser une arme. C’est souventcette violence là qui est la plus médiatisée, c’est aussi celle qui laisse le plus de traces,qui est visible, mais il y a aussi une autre forme de violence qui est souvent la plus répandue maisla moins reconnue, qui est plus subtile, vraiment très subtile, c’est la violence psychologique.

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C’est par exemple rabaisser son ou sa partenaire, dévaloriser l’autre,humilier, utilisation de chantage, de menace, si tu me quittes je me suicide,de l’isolement social, du contrôle relationnel, tu n’as pas le droit de voir tes amis,un contrôle excessif et des violences envers les objets ou les animaux.

00:11:26
Il y a aussi la violence sexuelle, là ce sont les attouchements sexuels,les agressions sexuelles, imposer des actes, des positions, des visionnements,diffusion de matériel pornographique contre le gré, c’est à dire qu’il n’y a pas consentement,comme par exemple pousser sa partenaire à de la prostitution contre son gré,du dénigrement sexuel, une coercition reproductive, c’est à dire je t’ai balancéta pilule et maintenant on va faire un bébé. Et dans les violences économiques, alors là c’estune forme vraiment peu connue comme je disais qui peut être exercée même quand la victimeoccupe un emploi, un emploi mi-temps mais même temps plein. Là c’est contrôle et surveillancedes activités économiques, tu n’as pas le droit de faire ce que tu veux de ton argent ou l’argentque tu gagnes tu me le donnes, donc privation ou contrôle des ressources financières et matérielles,création d’une dépendance financière, c’est à dire même je t’interdis de travailler, tu restes àla maison, tu t’occupes des enfants et tu ne travailles pas, et dépenses excessives quipeut mettre en péril le budget familial avec tout cet argent, je vais jouer à des jeux,utilisé pour d’autres choses mais je peux mettre en péril vraiment la famille. Et alors souvent on vase demander mais quelle est la différence entre une violence conjugale et un conflit de coupleen fait, un couple qui s’échauffe un peu, est-ce que c’est de la violence conjugale ? C’est vraiment

00:12:42
cette notion de prise de contrôle. Un conflit de couple ça peut être positif, ça peut êtreconstructif, le couple a besoin de conflit, quand c’est constructif, quand c’est évolutif, quandon laisse la parole, quand on écoute, bien sûr c’est jamais 100% parfait mais voilà c’est pourexpliquer ses points de vue, c’est pour essayer de trouver des solutions ensemble. La violenceconjugale c’est vraiment quand ce conflit est vraiment mal géré, qu’on sent que ça part envrille, qu’il y a une manipulation qui apparaît avec un rapport de pouvoir, une prise de contrôle,un rapport de pouvoir qui est présent dans la dynamique de couple. Et il existe des mécanismesde violence chez les agresseurs et là pareil je me base sur l’épisode Papa Trierca où il inviteMaëlle Noire qui est une militante féministe dans l’association NousTout.org, je vous mets le liende l’épisode dans les notes du podcast. Donc c’est comment les agresseurs opèrent. Il y a l’isolementet je reviendrai un petit peu sur chaque détail. Il y a l’isolement, la dévalorisation, l’inversionde la culpabilité, un climat de menace et de peur autour de la victime et assurer son impunité.

00:13:44
L’isolement, l’agresseur va couper la personne de son entourage, de ses amis, de sa famille,de sa vie professionnelle aussi en disant tu ne travailles pas ou tu ne vas pas voir tescollègues de boulot à la sortie du boulot. La dévalorisation, tu ressembles à rien,tu n’es qu’une merde, tu es coiffé n’importe comment ou en disant mais regarde cette personnelà est tellement mieux que toi. L’inversion de la culpabilité, oh non mais si je t’ai tapé c’estparce que tu l’as bien cherché ou ah oui mais j’ai jeté l’assiette sur toi mais parce que ceque tu as cuisiné c’était n’importe quoi. La victime devient du coup coupable de cette situation,prend cette responsabilité là, elle est coupable et responsable de la violence qu’elle subit.

00:14:26
L’agresseur fait vraiment un retournement de situation, une inversion de la culpabilitéoù l’agresseur va se mettre dans la position de la victime et la victime va être considérée commela fautive et la responsable de cette situation. Si tu as été frappé tu l’as bien cherché quoi.

00:14:41
Il y a un climat de menace et de peur autour de la victime, c’est avoir peur de son ou de sapartenaire et ça c’est jamais normal quand on est en couple on ne devrait pas avoir peur de son ousa partenaire donc c’est aussi un signal d’alarme et puis l’agresseur va assurer de son impunité,il va se comporter dans le milieu public comme le mari parfait, le père idéal,un citoyen vraiment parfait que même en s’était un employé on n’avait jamais eu de problème aveclui, il était très serviable, il devient du coup insoupçonnable. Et du coup c’est encore plusdifficile pour la victime d’être crue, de sortir de ce cycle vicieux, on va le voir, le cycle de laviolence et donc c’est vraiment vicieux car il verrouille le secret, personne ne peut croiredu coup la victime et c’est vraiment un mécanisme de manipulation aussi. D’ailleurs il y a un conceptaux Etats-Unis qui s’appelle le mécanisme de manipulation Darvaux, déni, attaques, reversevictim and offender et ça a été créé par la psychologue Jennifer Fred et je l’ai trouvée surle poste la chatoyante et sexiez-vous, je vous mets pareil dans les notes du podcast si vous voulezcreuser tout ça. Et du coup on va voir maintenant aussi le cycle de la violence. Alors par rapportau cycle de la violence là je reprends mes cours de l’UQAM, il y a quatre phases, vous allez voir,vous allez peut-être reconnaître des personnes, une amie qui vous raconte un petit peu ses histoiresde couple et qui vous décrit un petit peu ça ou que vous vous observez ça sur les autres ou

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peut-être même dans votre couple. La première phase c’est une phase de tension. Là je vaisparler en termes d’agresseurs victimes donc c’est un couple. Donc l’agresseur il a des excès de colère,il peut menacer l’autre, il peut créer un climat d’insécurité avec une argumentation très solidedes mots qui peuvent être très violents et là la victime à ce moment-là se sent inquiète,tente d’améliorer le climat, essaye de calmer toi, essaye d’apaiser un petit peu les choses et vavraiment faire attention à ses propres gestes et paroles parce que un petit peu comme si je marchesur un fil et je peux faire un pas de travers et ça part en brille quoi. Donc il y a l’attention,il y a une crise qui arrive et la deuxième phase c’est l’agression. Donc l’agresseur vaviolenter l’autre personne que ce soit sur les plans psychologiques ou physiques ou sexuels ouéconomiques voire tout ça à la fois. Et la victime elle dans cette phase d’agression se sent humiliée,elle se sent triste, elle a le sentiment que la situation est injuste, qu’elle comprend paspourquoi ça lui arrive et qu’elle est vraiment triste et qu’elle est vraiment triste, humiliée.

00:17:12
La troisième phase c’est la justification. Là l’agresseur va essayer de trouver des excusespour justifier son comportement même peut-être des fois retourner la situation pour que la victimese sente responsable de cette agression. Donc il peut vraiment mettre la faute aussi sur lavictime. Et là dans cette phase de justification, la victime va essayer de tenter de comprendre lesexplications, peut-être va se dire ok ouais c’est vrai que c’est arrivé pour ces raisons là,bon bah essayons de changer, essayons de mettre des choses en place mais elle doute quand mêmede ses propres perceptions. Est-ce qu’en fait finalement ce que j’ai ressenti, ouais est-ceque c’est vrai, en fait non je me suis fait des idées, en fait il n’est pas comme ça, en faitessaye de trouver des excuses par rapport à la situation en prenant cette responsabilité là.

00:17:54
La quatrième phase c’est la phase lune de miel réconciliation. L’agresseur va demander pardon,peut parler de thérapie, il coupe, peut même dire suicide, oh non ne me quitte pas sinon je vais mesuicider, va offrir des fleurs, faire des cadeaux, c’est généralement quand la personne va vous direoh mais là il est tout doux, il est tout gentil, il est redevenu, tout affectueux, comme au tout début,il m’a offert plein de cadeaux, c’est l’amour fou etc. Et à ce moment là la victime va lui donnerune chance, va se dire bah c’est bon ça va mieux, c’est que c’est bon, va apporter son aide, constateles efforts et va même changer par rapport à ses propres habitudes jusqu’à ce qu’après cette phasede réconciliation on retourne dans la tension, une crise, l’agression, justification, réconciliation,lune de miel, tension, agression, justification, réconciliation, lune de miel etc. Et ça, ça peutdurer, ça dépend des personnes mais des fois il faut plusieurs cycles et voire des fois plusieursannées de cycles pour s’en sortir. Et d’ailleurs plus le temps avance plus on arrive rapidement àl’agression. Vous voyez quand je parlais de ces phases tension, agression, justification, réconciliation,au tout début ces phases elles sont assez espacées sauf peut-être entre justification, lune de mielmais plus le temps avance et plus en fait il y a presque pas de temps de répit entre ces phases làet c’est là où en fait la violence peut monter au cycle crescendo. Et donc vous allez me dire enconnaissant ce cycle de la violence et d’ailleurs même les victimes de violence conjugale ont des

00:19:26
fois connaissance de ce cycle, la majorité du temps non mais peuvent avoir connaissance de cecycle de la violence et on peut se dire bah pourquoi les personnes qui subissent de la violence conjugalerestent quand même avec leur partenaire violent. Bah déjà il y a un isolement social comme on l’adit parce que souvent la victime elle est coupée de tout contact que ce soit avec les parents,les amis, l’entourage, il y a des fois peu d’accès aux ressources, se sent très seul vraiment et sedit mais sans lui je ne peux pas m’en sortir, j’ai besoin de lui, il y a une dépendance qui a été créée,il y a une peur des représailles et c’est pas négligeable que ce soit une peur desreprésailles dirigées vers soi la victime ou les enfants qui des fois vont servir d’arme,si tu ne fais pas ça ou si tu me quittes je vais te faire la misère, tes enfants, nos enfants tedétesteront ou je vais faire du mal aux enfants. Elles peuvent avoir aussi un manque de confianceenvers le système judiciaire et policier ce qui peut se comprendre aussi au vu des actualités etau vu des fois du manque de soutien. La peur du jugement aussi de ne pas être cru, souvent pourl’entourage tombe de haut parce que les victimes gardent ça pour elles et le couple fait bonnefigure dans la place publique mais il y a peur du jugement, la peur de ne pas être cru que cesoit par l’entourage, que ce soit par le système judiciaire et policier. Et puis il y a l’espoirquand même constant, permanent que l’autre va changer, allez cette fois ci ça va être la bonne,

00:20:49
allez il va changer, ça va le faire parce que une sorte de déni et puis on se raccroche aussi àcette illusion de ce qu’est le couple quand il est en lune de miel, oui mais quand ça va bienc’est tellement beau tout va bien et oui quand ça va mal par contre c’est vraiment mauvais maisquand ça va bien c’est vraiment chouette avec cet espoir se raccrocher en fait juste à cette phasede lune de miel. Et donc on se rend compte qu’en fait finalement pour qu’une personne puisse quitterson partenaire violent-violente, la personne a besoin de ressources, elle a besoin de savoir queses enfants si elle en a sont protégés et des fois aussi c’est un déclic, c’est quelque chose de direpar contre le jour où il me fait ça là c’est un seuil de non retour et ce seuil de non retourquand il est atteint c’est là où la personne des fois va dire c’est bon je pars mais évidemmentc’est loin d’être évident de partir et donc en tant que amie, en tant qu’entourage, même desfois en tant que professionnel aussi, comment on peut détecter les violences ? Et là je m’appuiesur la ressource hors série numéro 6 du podcast pas patriarca avec une discussion avec MaëlleNoire qui parle des violences sexistes et sexuelles et qui nous explique justement comment on peutdétecter ces violences et quoi faire. Déjà c’est d’engager un dialogue avec la personne et de pouvoircasser cette solitude qu’elle a, cet isolement social. Comme on disait moins une personne a deressources plus elle est vulnérable aussi et plus elle peut être sous-emprise et des fois aussi on

00:22:11
peut voir l’agresseur qui met une sorte de toile d’araignée autour de la victime en disant va pasvoir un tel, tes parents ont dit ci va essayer de créer des tensions dans la famille et des foisla famille va s’éloigner de la victime et quand la victime va justement avoir besoin d’eux,bah ils ne seront pas au rendez-vous donc vraiment en tant que famille, en tant qu’entourage,même quand c’est difficile mais si vous vous doutez vous dites là il y a quelque chose de pasnormal ou il y a peut-être des violences, restez connecté à cette personne là elle est victime,elle est victime de cette dynamique et elle aura besoin de vous à un moment donné, elle a besoinde vous à ce moment donné. Vous pouvez poser la question aussi si vous le sentez, est-ce que tusubis des violences ? Est-ce que tu as subi des violences ? Et peut-être même être explicite surtiens est-ce que tu as subi des coups ? Est-ce qu’il te fait des chantage ? Est-ce qu’elle tefait des menaces ? Est-ce que vous voyez vous pouvez mettre vraiment aussi des explications,être explicite vis-à-vis de ça et puis inverser les mécanismes de violence. On le dit de plus enplus mais le je te crois fait énormément de bien surtout aux victimes qui pensent qu’elles ne vontpas être crues. Merci de m’en parler, tu as bien fait, ce n’a pas dû être évident mais merci,quel courage d’en parler, tu n’y es pour rien parce que comme on l’a dit la victime souvent pensequ’elle est responsable donc de la déculpabiliser, de lui rappeler la loi, que la loi est là pour

00:23:33
la protéger, qu’elle est là aussi pour condamner les agresseurs et que la loi interdit les violenceset puis de pouvoir dire je peux t’aider, comment je peux t’aider, de proposer aussi votre aide. Voilàje ne vais pas faire un long épisode sur ce sujet là parce que je ne suis pas confrontée tous lesjours à des victimes de violences conjugales en pratique. Il y a des associations qui fontun travail formidable et d’ailleurs je vous mettrai aussi dans les notes de l’épisode le sitearrêtonslesviolences.gouv.fr où là vous avez des numéros, un annuaire d’associations, savoireffacer les traces, signaler une violence en ligne, le 3919 c’est le numéro pour appeler si vous êtesvictime de violences conjugales. Vous pouvez signaler du coup comme je disais les violencesen ligne, vous pouvez trouver des associations via ce site, vous pouvez même avoir des ressourcessur comment effacer vos traces, effacer l’historique si vous êtes en train de faire des recherches surinternet justement comment m’échapper d’une personne violente et bien sûr les associationsqui des fois ont des permanences téléphoniques pour recueillir vos témoignages, pour vous accompagnerpas à pas vis-à-vis du processus parce qu’on le sait ça peut prendre du temps, que c’est pas évident,qu’il y a beaucoup de peur et que c’est loin d’être évident. Je vous remets encore une fois tous lesliens dans les notes de l’épisode, que ce soit les associations, que ce soit les liens vers despodcasts, vers des ressources, vers les études comme ça vous pouvez voir tout ça. Vraiment cet

00:24:54
épisode en solo c’était pour aborder ce sujet là de ce que sont les violences conjugales, qu’est-ceque le cycle de la violence, comment on peut détecter ces violences là qui ont des réelsaussi conséquences sur les victimes, on n’en a pas parlé mais il y a vraiment une souffranceémotionnelle, il peut y avoir des blessures physiques, psychiques, des traumas, du stresspost-traumatique, de la confusion, la dissociation, plus de liens avec son entourage, avec ses enfants,des pertes financières, ça a vraiment un coût physique, mental, psychologique, financière,relationnel, psychologique, enfin voilà je me répète mais les conséquences sont nombreuseset d’ailleurs sos info on a regroupé neuf conséquences de la violence conjugale mais ily a aussi beaucoup de stigmatisation autour des violences conjugales, des sentiments de trahison,d’impuissance, de ne pas pouvoir s’en sortir seuls et c’est pour ça que c’est important en tantqu’entourage, en tant qu’ami de pouvoir soutenir les victimes des violences conjugales. Dans quelquesjours vous allez voir il y aura un épisode de l’épisode 51 qui va parler du sujet des auteurset autrices de violence conjugale. Donc cet épisode était centré par rapport aux victimesmême si on parle aussi des mécanismes des auteurs et dans l’épisode avec Julie Lambert-Carambin,là on va vraiment parler des auteurs et autrices de violence conjugale, quelle est la prise encharge vis à vis de ça pour éviter aussi les récidives. C’est un épisode nécessaire qui n’est

00:26:21
pas évident, c’est vrai que parler des auteurs et leur prise en charge ça peut des fois être malvu, mal perçu en se disant mais en fait il faudrait s’intéresser d’abord aux victimes et lesaccompagner au mieux. Oui et je pense qu’aussi il faut accompagner au mieux les agresseurs pouréviter des récidives et même améliorer aussi le chemin de la prévention. La prévention pour enfait ne pas venir réparer des traumas de la violence mais en fait prévenir ces violences làc’est quand même le plus important. Voilà, écoutez je vous laisse sur cette fin d’épisode,je vous retrouve d’ici quelques jours pour la suite des épisodes du podcast Camille parle sexe.

00:27:01
A bientôt.

00:27:25
Sous-titres réalisés para la communauté d’Amara.org

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